
L'iguane marin
L’iguane marin des Galápagos est l’un des reptiles les plus étonnants de la planète. Seule espèce d’iguane capable de vivre et se nourrir en mer, il a développé des adaptations extraordinaires. Ses ancêtres, arrivés sur les îles il y a plusieurs millions d’années, étaient terrestres. Peu à peu, confrontés à un environnement pauvre en nourriture végétale, ils ont évolué vers un régime principalement composé d’algues marines, ce qui les a poussés à entrer dans l’océan.
Grâce à leurs pattes puissantes et à leur longue queue aplatie, ces iguanes sont d’excellents nageurs. Ils peuvent plonger à 10 mètres de profondeur et retenir leur souffle plusieurs minutes. Leur coloration, généralement sombre, leur permet d’absorber rapidement la chaleur du soleil après une immersion dans l’eau froide du Pacifique. Pendant la saison des amours, ils se parent de teintes rouges, vertes ou turquoise, un spectacle saisissant sur les rochers volcaniques.
Présents sur toutes les îles de l’archipel, ils se prélassent souvent par centaines au bord de la mer, indifférents aux visiteurs et parfaitement adaptés à cette vie entre terre et océan.
La tortue géante des Galápagos

Symbole incontournable de l’archipel, la tortue géante a façonné la réputation scientifique des Galápagos. Ces colosses, qui peuvent vivre plus de 100 ans, figurent parmi les plus grands vertébrés terrestres du monde et peuvent atteindre bien davantage que les 20 kg évoqués historiquement : certains individus dépassent plusieurs centaines de kilos. Leur longévité exceptionnelle et leurs variations morphologiques ont joué un rôle clé dans la réflexion de Darwin sur la sélection naturelle.
Les Galápagos abritent deux grands types de carapaces : les formes dites en dôme, associées aux zones humides où la végétation est abondante, et les carapaces en forme de selle, adaptées aux milieux plus arides où la nourriture se trouve en hauteur. Ces différences, directement liées aux environnements de chaque île, sont devenues un exemple classique d’évolution adaptative.
Malgré l’absence quasi totale de prédateurs naturels, ces tortues ont souffert pendant des siècles de la chasse, du commerce maritime et de la destruction de leur habitat. De nombreuses sous-espèces ont disparu, mais des programmes intensifs de conservation ont permis un retour progressif. Aujourd’hui, environ 15 000 tortues géantes vivent à nouveau sur l’archipel, réparties sur 10 îles, et 11 des 15 sous-espèces originales sont encore présentes.
Le cormoran aptère

Le cormoran aptère (ou cormoran des Galápagos) est l’un des oiseaux les plus singuliers de la Terre. C’est le seul cormoran au monde incapable de voler. Cette particularité, qui posa un véritable casse-tête à Darwin, s’explique aujourd’hui par l’évolution insulaire : l’absence de prédateurs terrestres a rendu la fuite inutile, tandis que la plongée est devenue essentielle pour trouver de la nourriture.
Ses ancêtres, capables de voler, ont progressivement vu leurs ailes se réduire tandis que leur corps se renforçait. L’oiseau, pouvant atteindre 5 kg, possède désormais une silhouette puissante, des pattes palmées très développées et un long bec crochu parfaitement adapté à la chasse sous-marine. Il se déplace avec agilité dans l’océan, pagayant et plongeant pour capturer poissons et crustacés.
Malheureusement, sa population actuelle, estimée à environ 1 000 individus, en fait l’un des oiseaux marins les plus rares au monde. Les prédateurs introduits par l’homme, chiens, chats, cochons, rats, constituent une menace constante. Les meilleurs endroits pour l’observer restent Fernandina et l’ouest de l’île Isabela, où il niche sur les roches volcaniques battues par les vagues.
L'otarie à fourrure des Galápagos

Dotée d’une fourrure dense et soyeuse, l’otarie à fourrure des Galápagos est l’un des mammifères les plus attachants de l’archipel. Elle se distingue par ses petites oreilles visibles, son museau pointu et sa démarche agile sur les rochers. Contrairement à d’autres espèces de phoques et otaries qui passent beaucoup de temps en mer, celle-ci apprécie tout particulièrement la terre ferme, profitant de l’absence de grands prédateurs naturels.
Les colonies sont impressionnantes, parfois constituées de plusieurs milliers d’individus. On en recense aujourd’hui près de 40 000, répartis principalement sur Isabela, Fernandina et Santiago. Les mâles, reconnaissables à leur large cou et à leur attitude dominante, deviennent très territoriaux pendant la saison des amours et peuvent produire des cris puissants qui résonnent le long des falaises.
Les plages rocheuses et les grottes marines sont leurs refuges favoris, où ils se regroupent pour se reposer, élever leurs petits ou simplement profiter de l’ombre durant les heures les plus chaudes.
Les Galápagos abritent certaines des espèces les plus extraordinaires de la planète, dont les évolutions uniques ont inspiré de profondes avancées scientifiques. Mais cet équilibre reste fragile. Préserver tortues, iguanes, cormorans et otaries signifie protéger l’un des écosystèmes les plus emblématiques du monde, un laboratoire naturel dont chaque île raconte l’histoire de l’évolution en temps réel.
Avant de partir consultez les prévisions de La Chaîne Météo Voyage !
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