
Célèbre dans la communauté des surfeurs du monde entier, le spot urbain de l'Eisbach a été endeuillé en avril par la mort d'une femme de 33 ans qui s'est noyée lors d'une session nocturne.
Après une fermeture de deux mois et un débat sur les conditions de sécurité, la vague, située dans un jardin public à deux pas d'un musée d'art et de rues commerçantes, est de nouveau accessible depuis fin juin.
Enfiler sa combinaison, sortir une planche de sa housse après une journée de travail, rien de plus naturel pour Moritz, 43 ans, un habitué des lieux.
"C'est génial. Une vague en plein centre-ville, c'est quelque chose de très spécial. Ca m'a manqué pendant la fermeture", commente cet amateur.
Derrière lui, les surfeurs enchaînent les figures avec virtuosité : le courant est puissant, la vague, formée grâce à la présence de roches situées à la sortie d'un pont, n'est pas réservée aux débutants.
"C'est complètement différent de la mer. Même si on sait très bien surfer en mer, on ne sait pas forcément le faire ici où l'eau vient de devant et non de derrière", décrit Moritz.
Irina, une surfeuse de 34 ans, essaie de venir trois fois par semaine, "avant le travail, car ça donne de l'énergie".
Elle trouve que "la pression sur la vague est bonne" et dit se sentir en sécurité sur ce spot à la configuration particulière, même si "s'il y a des rochers en bas et qu'il faut faire un peu attention quand on tombe".
- Nouvelles consignes -
En avril, une pratiquante allemande expérimentée a perdu la vie en surfant de nuit. Elle est restée coincée sous l'eau durant près de trente minutes, son leash - le cordon qui la reliait à son surf - ou sa planche accroché à un objet non identifié dans le lit de la rivière.
Malgré l'intervention de ses amis et des secours, elle n'a pas survécu, décédant une semaine après son accident.
Une enquête a été ouverte sans mettre en évidence de manquement aux obligations de sécurité de la part de la ville ou de la région, les surfeurs étant prévenus qu'ils pratiquent à "leurs propres risques".
De nouvelles consignes ont cependant été édictées: plus de session nocturne entre 22H00 et 05H30, interdiction de braver la vague pour les moins de 14 ans, utilisation d'un système qui permet de détacher le leash en cas d'urgence.
Des règles "largement raisonnables", selon Franz Fasel, président de l'IGSM, une association de surfeurs locale.
Il estime entre 3.000 et 5.000 le nombre de pratiquants actifs sur l'Eisbach.
"Le surf fait tout simplement partie du mode de vie à Munich. Pas seulement pour les surfeurs eux-mêmes, mais aussi pour l'image de la ville", dit-il.
Il n'en a pas toujours été ainsi. Autrefois, la vague de l'Eisbach était entièrement naturelle et surfable de façon irrégulière, lorsque, par exemple, du gravier s'accumulait dans le lit de la rivière et bloquait le courant.
Puis les surfeurs ont pris les choses en main dans les années 1980, installant une traverse de chemin de fer dans le cours d'eau et multipliant les aménagements pour améliorer la vague, pas toujours bien vus des autorités.
Le site est aujourd'hui mis avant par l'office du tourisme comme l'une des principales attractions de la ville.
Le président de la région de Bavière a célébré la réouverture du spot: "Munich est le paradis des surfeurs", a vanté Markus Söder, pour qui la Bavière n'est autre que "la Californie de l'Allemagne".
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