Expédition polaire au Spitzberg : au cœur du Grand Nord
Une destination à part
Le Spitzberg est l’île principale de l’archipel du Svalbard, situé entre la Norvège continentale et le pôle Nord, à environ 1 300 km d’Oslo. Sa capitale, Longyearbyen, sert de point de départ à toutes les expéditions. Avec ses quelques milliers d’habitants, ses rues balayées par le vent et ses chiens de traîneau attachés devant les maisons, elle marque la dernière trace d’humanité avant la glace.
De là, plusieurs types d’expéditions sont possibles : croisière polaire sur de petits navires d’expédition, raid à ski avec pulka, traversée en motoneige, ou encore observation de la faune en zodiac. La plupart des voyages se déroulent entre mai et septembre, lorsque la navigation devient possible autour de l’île et que le soleil de minuit éclaire sans interruption. L’hiver, de novembre à mars, plonge l’archipel dans la nuit polaire, propice à l’observation des aurores boréales.
Le terrain de l’extrême
Sur place, tout est démesuré. Les glaciers descendent jusqu’à la mer, se fracturant dans un vacarme assourdissant. Les montagnes, dont certaines dépassent les 1 000 mètres, dessinent un relief saisissant, ponctué de fjords profonds comme celui de Liefdefjorden ou de Kongsfjorden.
Les conditions sont rudes : températures oscillant entre -10 °C et -20 °C, vents violents, brouillard, visibilité changeante. Mais les expéditions sont encadrées par des guides expérimentés, souvent issus du milieu scientifique ou militaire, et les itinéraires sont choisis en fonction des conditions de glace.
Une faune polaire spectaculaire
Le Spitzberg abrite une biodiversité unique. L’ours polaire, emblème de la région, est observé à distance depuis les navires ou les zodiacs, notamment dans les zones nord-est, plus sauvages. On y croise aussi des morses, des phoques barbus, des renards polaires, et une population de rennes du Svalbard, plus trapus que leurs cousins scandinaves.
Les falaises de Alkhornet ou de Birdcliff accueillent des milliers d’oiseaux marins, guillemots et fulmars, tandis que les eaux froides voient parfois surgir des baleines boréales ou des bélugas.
Croisière ou expédition ?
Deux manières principales d’aborder le Spitzberg :
o Les croisières d’expédition, à bord de petits navires (entre 10 et 120 passagers) qui contournent l’île par étapes. Les débarquements se font en zodiac pour des randonnées, de l’observation animalière ou des sorties en kayak. Ces croisières, proposées par des compagnies spécialisées comme Quark Expeditions ou Polar Quest, combinent confort, sécurité et approche naturaliste.
o Les raids terrestres, pour les amateurs d’effort et de grand froid. Les traversées à ski-pulka permettent de rejoindre la côte est, en autonomie totale pendant une dizaine de jours, sous tente et à température négative. En mars et avril, les raids en motoneige sont aussi populaires : plus rapides, ils permettent de couvrir de longues distances, souvent jusqu’à la banquise.
Si vous souhaitez en savoir plus sur les croisières polaires, consultez notre article.
La vie sur place
À Longyearbyen, quelques hôtels, auberges et restaurants accueillent les voyageurs avant ou après l’expédition. Le Svalbard Museum offre une belle introduction à l’histoire de la région, marquée par la chasse aux baleines et l’exploration arctique. Les repas y sont simples mais copieux : ragoûts de renne, morue séchée ou soupe de poisson.
L’accès à certaines zones est strictement réglementé : les ours polaires sont protégés, et il est interdit de s’éloigner de Longyearbyen sans fusil de protection ou guide agréé. Même une simple randonnée sur la toundra exige préparation et respect des consignes locales.
Une expédition responsable
Le Spitzberg est aussi un observatoire du changement climatique. Le recul rapide des glaciers y est visible à l’œil nu, et plusieurs instituts scientifiques installés sur l’île (notamment à Ny-Ålesund) y mènent des recherches sur l’évolution de la banquise et la biodiversité arctique. Participer à une expédition, c’est donc aussi contribuer, à son échelle, à la connaissance et à la préservation de ce territoire fragile.
Infos pratiques
o Meilleure période : de mai à septembre pour les croisières ; de mars à mai pour les raids à ski ou motoneige.
o Températures : entre -20 °C et +5 °C selon la saison.
o Équipement : vêtements thermiques, gants doublés, bottes étanches, masque de ski, lunettes polarisantes, et appareil photo résistant au froid.
o Durée moyenne : de 7 à 12 jours pour une expédition maritime ; 10 à 15 jours pour une traversée à ski.
o Budget : entre 6 000 et 12 000 € selon le type de voyage et le niveau de confort.
o Accès : vols réguliers vers Longyearbyen via Oslo et Tromsø (SAS ou Norwegian).
Venir au Spitzberg, ce n’est pas seulement cocher une destination : c’est découvrir la réalité du Grand Nord, ses contraintes, sa beauté, ses silences et ses règles. Rien ici n’est laissé au hasard, tout se mérite. Et c’est sans doute ce qui rend cette expédition si mémorable : une aventure à la fois physique, sensorielle et profondément humaine, qui remet la nature au centre de l’expérience.
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