Philippines frappées par le super typhon Fung-wong : routes coupées, vols annulés, vigilance recommandée
Le nord des Philippines tente de retrouver un semblant de normalité après le passage de Fung-wong, un typhon d’une intensité rare qui a balayé la grande île de Luzon en fin de semaine dernière.
Selon l’Office of Civil Defense (OCD), au moins 27 personnes ont perdu la vie et plus d’un million d’habitants ont été déplacés. Les provinces d’Aurora, d’Isabela et de Nueva Vizcaya figurent parmi les plus touchées.
Les vents ont dépassé 170 km/h, accompagnés de pluies torrentielles qui ont provoqué glissements de terrain, coupures de routes et coulées de boue dans les zones montagneuses.
À Baler, sur la côte est, plusieurs villages restent inaccessibles, tandis que des écoles et bâtiments publics ont été endommagés.
« Les sols sont saturés et les cours d’eau encore gonflés », a rappelé la PAGASA, l’agence météorologique nationale, qui maintient des alertes de crues sur une partie du centre de Luzon. Si Fung-wong s’est désormais déplacé vers Taïwan, ses bandes périphériques continuent d’apporter des pluies irrégulières sur le nord du pays.
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Coupures de courant et infrastructures fragilisées
La compagnie nationale d’électricité indique que plus de trois millions de foyers ont été temporairement privés d’énergie au plus fort de la tempête. Les équipes s’affairent à reconnecter les provinces encore isolées, mais les réparations pourraient durer plusieurs semaines.
Les télécommunications restent instables dans certaines zones rurales, notamment autour de Baguio et de la Sierra Madre.
Les routes côtières ont été gravement endommagées : des sections de la route nationale entre Baler et Casiguran sont toujours coupées, et plusieurs ponts présentent des faiblesses structurelles.
Le réseau ferroviaire du sud de Luzon est également interrompu, après l’effondrement d’un pont sur la ligne reliant Naga à Legazpi. Des bus de remplacement assurent le service, mais les trajets sont rallongés de plusieurs heures.
Les autorités ont déclaré l’état de calamité locale dans plusieurs provinces afin d’accélérer le déblocage des fonds et de faciliter les opérations de secours.
Transports aériens et maritimes perturbés
Plus de 170 vols intérieurs et une vingtaine de vols internationaux ont été annulés entre le 9 et le 12 novembre, notamment à Manille, Clark et Cebu. Les compagnies conseillent de vérifier le statut des vols quelques heures avant le départ.
Sur mer, la Garde côtière a interdit temporairement les traversées dans l’est de Luzon et le centre de l’archipel. Des milliers de passagers ont été bloqués dans les terminaux portuaires de Catanduanes, Masbate et Samar.
Les ferries reprennent progressivement, mais les retards restent fréquents. Les autorités rappellent qu’aucune navigation n’est autorisée tant que les conditions météo ne sont pas jugées sûres par la PAGASA.
Super typhoon causes tsunami in the Philippines. They can’t seem to catch a break over there ?? pic.twitter.com/WaMvKnUpzK
— Kgoshi Ya Lebowa (@Mothematiks) November 9, 2025
Des hôpitaux sous pression, mais des secours organisés
Les hôpitaux de Tuguegarao et de Cauayan ont fonctionné sur générateur pendant plus de 48 heures avant le retour partiel du courant. Des cliniques mobiles ont été déployées dans les zones les plus isolées.
Les équipes de la Croix-Rouge philippine distribuent vivres et kits médicaux dans les provinces du nord. Les évacués restent pour beaucoup hébergés dans des écoles transformées en centres d’accueil temporaires.
Malgré la gravité des dégâts, le gouvernement souligne que la préparation en amont a permis de limiter le nombre de victimes : les alertes précoces et les évacuations massives ont sans doute évité un bilan plus lourd.
Voyager aux Philippines : prudence et flexibilité
Pour les visiteurs étrangers, la situation varie selon les régions.
À Manille, les infrastructures touristiques fonctionnent normalement, mais la capitale connaît encore des micro-coupures et des retards de transport.
Dans le centre de Luzon, les déplacements restent difficiles : routes inondées, transports terrestres lents, hébergements parfois sans électricité.
Les Visayas et Mindanao n’ont pas été directement touchées par Fung-wong, mais subissent des perturbations logistiques dues aux détournements de vols et aux reports de liaisons maritimes.
Les autorités conseillent aux voyageurs de :
- suivre les bulletins de la PAGASA avant tout déplacement ;
- privilégier les zones desservies par de grands axes ou des aéroports opérationnels ;
- prévoir une marge de 24 à 48 heures pour les correspondances aériennes ;
- vérifier la disponibilité de l’hébergement avant d’arriver ;
- souscrire une assurance couvrant les événements climatiques et les annulations.
"Even if I want to cry, I can't anymore."
— DW News (@dwnews) November 11, 2025
As Filipinos return home after the second typhoon in a week swept across the Philippines, they are finding their houses and businesses shattered. The country faces an average of 20 tropical storms and cyclones per year. pic.twitter.com/JGCP1IefRK
Un archipel résilient
Les Philippines affrontent chaque année plus de vingt tempêtes tropicales, mais la succession rapide de Kalmaegi puis de Fung-wong a accentué la fragilité du territoire.
Les travaux de réparation s’annoncent longs : routes, ponts, réseaux électriques et écoles devront être reconstruits dans plusieurs provinces.
Malgré tout, la vie reprend vite : les marchés rouvrent, les compagnies de bus reprennent leurs rotations et les touristes restés à Manille témoignent d’une population toujours accueillante.
L’archipel reste l’un des pays les plus exposés au changement climatique. Mais face à l’adversité, les Philippins démontrent encore une fois une capacité d’adaptation remarquable.