Norvège : 27 000 saumons en cavale, un million d’euros pour les rattraper… et si vous en profitiez pour un week-end pêche rentable ?

Par Figaronautisme.com

Nautisme Article

On connaissait la grande évasion, voici désormais la grande migration… forcée. En Norvège, 27 000 saumons d’élevage se sont fait la belle après une brèche dans les filets d’une ferme marine exploitée par Sande Aqua, au cœur du Sognefjord. Un coup du sort qui inquiète autant les autorités que les écologistes, et qui pourrait bien coûter plus d’un million d’euros au producteur. Pour tenter de limiter les dégâts, l’entreprise propose une prime de 44 euros par saumon capturé.

Un jackpot inattendu pour les pêcheurs du coin… et potentiellement pour vous aussi. Imaginez : un week-end au cœur des fjords norvégiens, une canne à pêche en main, et chaque prise qui finance votre séjour. Oui, vous avez bien compris, en quelques saumons, il y a moyen d’amortir votre billet d’avion.

Un casse aux conséquences lourdes
D’après Le Progrès et Libération, la brèche dans les filets d’élevage aurait été causée par un problème technique, laissant s’échapper des milliers de poissons destinés à la consommation. Problème : ces saumons sont des spécimens sélectionnés pour grandir vite et bien, et leur arrivée en pleine nature pourrait mettre en péril les populations sauvages.
D’abord, le risque de contamination génétique est bien réel. Ces poissons d’élevage, au patrimoine génétique modifié pour privilégier la croissance, pourraient s’hybrider avec les saumons sauvages, affaiblissant la diversité et l’adaptabilité des espèces locales. Une menace soulignée par plusieurs scientifiques et rapportée par 20 Minutes.
Ensuite, ces évadés des bassins sont de véritables bulldozers en milieu naturel. Plus massifs et moins méfiants que leurs cousins sauvages, ils pourraient entrer en compétition directe pour la nourriture et l’espace, perturbant ainsi l’équilibre fragile des rivières norvégiennes.
Enfin, il ne faut pas oublier le risque sanitaire : ces saumons d’élevage pourraient être porteurs de parasites et de maladies, notamment le tristement célèbre pou du saumon, qui peut ravager les populations sauvages. Un scénario catastrophe que les spécialistes de la biodiversité espèrent éviter à tout prix.

Une récompense pour traquer les fugitifs
Face à l’urgence, Sande Aqua a sorti le chéquier. Comme le rapporte Le Marin, la ferme piscicole propose 44 euros par saumon récupéré. Une prime qui peut sembler modeste, mais qui, multipliée par 27 000 poissons, pourrait coûter plus d’un million d’euros. Autant dire que l’entreprise a tout intérêt à voir ces poissons revenir dans les filets plutôt que dans les filets de presse…
Cette chasse au saumon rémunérée attire déjà des pêcheurs de toute la région. Imaginez la scène : des passionnés de la ligne, motivés par une récompense alléchante, traquant les poissons fugitifs comme s’il s’agissait d’une partie de pêche façon western norvégien.

Et si vous faisiez partie de l’aventure ?
Le bon plan du week-end : direction la Norvège pour pêcher… et rentabiliser son voyage
Si l’idée de partir en Norvège vous trottait dans la tête, voilà peut-être le meilleur prétexte pour sauter le pas. Non seulement vous découvrirez l’un des plus beaux fjords du pays, mais vous pourriez aussi récupérer une belle somme en jouant les pêcheurs de saumon.
Histoire de vérifier si le bon plan tient la route, on a regardé les prix des billets d’avion pour les prochains jours :
• Paris – Bergen (l’aéroport le plus proche du Sognefjord) : à partir de 75 euros aller simple avec Norwegian Air ou SAS.
• Bruxelles – Bergen : à partir de 98 euros.
• Genève – Bergen : environ 120 euros.
Trois ou quatre saumons bien ferrés, et le billet est rentabilisé. Avec une dizaine de prises, votre week-end entier peut être couvert. À ce tarif-là, même un novice en pêche pourrait s’en sortir avec un voyage presque gratuit.

Une fuite qui relance le débat sur l’aquaculture
Ce n’est pas la première fois qu’un tel incident se produit. En 2018, une autre évasion massive avait déjà fait parler d’elle en Norvège, leader mondial de la production de saumon d’élevage. Ces fuites régulières posent la question de la sécurité des fermes aquacoles et de leur impact sur l’environnement.

Comme le souligne Libération, plusieurs associations environnementales réclament des mesures plus strictes : installation de fermes sur terre, renforcement des filets, ou encore utilisation de technologies de surveillance avancées pour éviter ces « évasions à répétition ».
Pendant ce temps, les pêcheurs norvégiens se frottent les mains. Avec 27 000 saumons en liberté et une récompense à la clé, la saison de pêche s’annonce plus lucrative que jamais. Mais attention, pas question de relâcher la vigilance : ce n’est pas parce qu’on pêche un saumon rémunéré qu’il faut oublier les défis écologiques que pose l’élevage intensif.

Alors, tenté par un week-end pêche en Norvège ?
Un billet d’avion abordable, un décor exceptionnel, et la possibilité de rembourser une partie du voyage en pêchant… difficile de trouver plus original comme escapade. Que vous soyez passionné de pêche ou simplement tenté par l’aventure, il y a là un bon plan qui ne manque pas de mordant.
Reste à savoir si ces saumons sont aussi malins qu’ils en ont l’air, ou s’ils finiront par vous aider à financer vos prochaines vacances.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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