Ces plages qu'il faut absolument... éviter !

Plages à requins : mieux vaut rester sur la terre ferme
Sur certaines côtes, la menace vient directement des profondeurs. Des plages pourtant splendides sont régulièrement le théâtre de rencontres inattendues avec des requins, et en particulier des grands blancs. Sur la côte pacifique des États-Unis, les plages de Stinson Beach et de Point Reyes, près de San Francisco, sont connues pour la fréquence de ces prédateurs, attirés par les phoques et les colonies de lions de mer. Chaque année, des alertes sont émises par les autorités, et les surfeurs y croisent parfois bien plus que des vagues.
Aux États-Unis toujours, la New Smyrna Beach en Floride détient un triste record : c’est l’une des plages où les attaques de requins sont les plus fréquentes au monde. Au Brésil, la plage de Praia de Boa Viagem, à Recife, est tristement célèbre pour les nombreuses morsures recensées, notamment en raison de l’urbanisation du littoral qui a modifié l’écosystème. En Afrique du Sud, Gansbaai est connue pour ses eaux riches en requins, au point d’être devenue une destination prisée... pour le "shark diving" en cage. Mais sans protection, la baignade y est fortement déconseillée.
Plages polluées : un décor trompeur
La pollution, bien qu’invisible au premier regard, rend certaines plages particulièrement insalubres. C’est le cas de Staithes, dans le Yorkshire, en Grande-Bretagne. Cette station balnéaire au charme typiquement britannique cache des eaux parmi les plus polluées d’Europe. Des niveaux de bactéries anormalement élevés ont été détectés de manière répétée, causant des infections cutanées ou digestives chez les baigneurs. Face à la situation, les surfeurs locaux ont longtemps tiré la sonnette d’alarme, documentant eux-mêmes les effets sur la santé, jusqu’à ce que les autorités interdisent officiellement la baignade.
À l’autre bout du monde, la plage de Chowpatty, en plein coeur de Mumbai, en Inde, est l’un des symboles de la pollution urbaine. Autrefois lieu de rassemblement populaire pour les célébrations religieuses, elle est aujourd’hui recouverte de déchets domestiques et industriels. Le sable est jonché de sacs plastiques, de bouteilles en PET, d’emballages et d’objets divers charriés par la mer ou abandonnés par les visiteurs. La baignade n’y est pas seulement déconseillée : elle est physiquement presque impossible tant les détritus sont omniprésents.
Radioactivité : les îles Marshall, un lagon sous surveillance
Situées au coeur du Pacifique, les îles Marshall arborent tous les atouts d’une destination de rêve : lagons turquoise, plages immaculées, récifs coralliens. Pourtant, elles restent marquées par un lourd passé nucléaire. Entre 1946 et 1958, les États-Unis y ont mené plus de 60 essais nucléaires, dont certains d'une puissance largement supérieure à celle des bombes d’Hiroshima et Nagasaki. Bien que certains atolls aient été rouverts à la population, d’autres restent fermés en raison de niveaux de radiation encore préoccupants. La mer semble paisible, mais elle dissimule une contamination durable des sols et des fonds marins. Se baigner ici, c’est s’exposer à des risques invisibles mais bien réels.
Surfréquentation : l’envers du décor en Chine
La plage publique de Shenzhen, dans le sud de la Chine, attire chaque année des milliers de visiteurs venus fuir la chaleur urbaine. Mais ce qui devrait être un moment de détente se transforme souvent en expérience de promiscuité extrême. En semaine, ce sont près de 40 000 personnes qui se pressent sur le sable, et ce chiffre peut grimper à plus de 100 000 les jours fériés. Résultat : une plage saturée, bruyante, où l’espace pour poser une serviette se gagne au coude à coude. L’eau, surfréquentée, perd en qualité, et le calme est quasi inexistant. Le moindre mouvement devient compliqué, la baignade stressante, et l’expérience peu reposante. La foule, ici, est un risque en soi.
Courants dangereux : le piège invisible
Certaines plages sont traîtresses par nature. À première vue calmes, elles dissimulent des courants violents, difficiles à anticiper. C’est le cas de Hanakapiai Beach, sur l’île de Kauai à Hawaï. Accessible uniquement à pied via un sentier de randonnée, la plage est magnifique, mais la baignade y est particulièrement risquée. Les courants peuvent emporter les nageurs en quelques secondes, même par mer calme. Aucun poste de surveillance n’y est installé, et plusieurs panneaux alertent les visiteurs : plus de 80 personnes s’y sont noyées au cours des dernières décennies.
Au Mexique, Playa Zipolite, sur la côte pacifique, possède une réputation similaire. Très appréciée des voyageurs pour son atmosphère décontractée, elle est aussi tristement connue pour la puissance de ses vagues et ses courants en retrait, responsables de nombreuses noyades. Son nom, qui signifie littéralement "plage du mort" en zapotèque, en dit long sur les dangers qu’elle recèle.
Proximité extrême : Maho Beach et ses avions
Sur l’île antillaise de Saint-Martin, Maho Beach est une curiosité bien connue des amateurs d’aviation. Située au bout de la piste de l’aéroport Princess Juliana, cette plage offre une expérience hors du commun : les avions y passent à quelques mètres seulement au-dessus des baigneurs. Si le spectacle impressionne, il comporte également des risques. Le souffle des réacteurs peut projeter sable et galets, déséquilibrer les baigneurs ou provoquer des blessures. Malgré les panneaux de mise en garde, de nombreux visiteurs s’approchent au plus près pour filmer l’atterrissage. Une baignade ici demande plus d’attention que de détente.
Dangers volcaniques : chaleur extrême à Kilauea Beach
Au pied du volcan actif Kilauea, sur l’île d’Hawaï, se trouve une plage au décor spectaculaire. Si la beauté naturelle du site est indéniable, la baignade y est fortement déconseillée, voire impossible, lors des phases d’activité volcanique. En cas d’éruption, la lave entre en contact avec l’eau, provoquant une augmentation brutale de la température. Celle-ci peut alors atteindre 100 à 110 degrés, transformant les abords en un véritable bain brûlant. La vapeur dégagée, chargée en gaz toxiques, représente elle aussi un danger. Mieux vaut admirer le paysage à distance et profiter de plages plus sûres à proximité.
Faune hostile : attention aux morsures en Australie
L’Australie abrite certaines des plus belles plages du monde, mais aussi les plus redoutées. À Cape Tribulation, dans le Queensland, la nature est omniprésente... et parfois peu accueillante. Les baigneurs doivent composer avec des serpents venimeux, des araignées géantes, des crocodiles et des méduses venimeuses, présentes plusieurs mois par an. La baignade est déconseillée en dehors des zones surveillées et des saisons où les filets anti-méduses sont installés.
Non loin de là, l’île Fraser, la plus grande île de sable au monde, cumule les dangers. Outre les méduses et crocodiles, ce sont les dingos, chiens sauvages en quête de nourriture, qui posent problème. Bien qu’ils soient une espèce protégée, leur comportement reste imprévisible, notamment en présence de nourriture ou d’enfants. Les autorités locales encadrent strictement l’accès à l’île : les randonnées sont guidées et les zones de bivouac, limitées. Ici, même poser un pied sur la plage demande prudence.
Plage idyllique ne rime pas toujours avec sécurité ou plaisir. Que ce soit en raison de la faune, de la pollution, des phénomènes naturels ou d’une fréquentation excessive, certaines plages sont à aborder avec prudence, voire à éviter. Mieux vaut se renseigner avant de poser sa serviette, pour éviter que les vacances ne prennent un goût amer.
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