L'île de Batz, jardin des mers

Pas besoin de parcourir des milliers de kilomètres pour vivre une escapade inoubliable. Située à un jet de bateau de Roscoff - sept petites minutes de traversée suffisent - l’île de Batz (ou Enez Vaz en breton), s’étend sur un peu plus de 320 hectares et déroule 14 kilomètres de côtes. Ce petit territoire insulaire, bercé par les courants du chenal de l’Ile de Batz et protégé par un microclimat dû à la douceur du Gulf Stream, a su faire éclore une tradition agricole aussi fertile qu’insolite. Dès le XIXe siècle, à l’heure où le cabotage décline, la population insulaire délaisse progressivement la mer pour la culture de légumes primeurs. Résultat : une île où l’agriculture et la mer cohabitent encore aujourd’hui dans un équilibre rare.
Une destination vivante, toute l’année
Préservée et hospitalière, l’île de Batz se visite en toute saison. Dès les premiers jours de printemps, les dunes se parent de tapis d’armérias maritimes - des coussins fleuris d’un rose tendre - tandis que les embruns marins réveillent les sens. En été, les activités se multiplient : randonnées romantiques à pied ou à cheval, balades en kayak de mer, en voilier ou en « tax’île », petites criques isolées parfaites pour une baignade.
Mais l’automne et l’hiver n’ont rien à envier à la belle saison. Les lumières rasantes, les tempêtes spectaculaires, la pêche à la ligne ou à l’épuisette, l’observation des oiseaux migrateurs... Chaque saison révèle une facette différente de l’île. Et le dépaysement est total, à seulement quelques encablures du continent.
Le jardin Georges Delaselle : un miracle botanique en plein vent
Parmi les trésors de l’île, le jardin Georges Delaselle reste incontournable. Niché à la pointe de Penn ar C’hleguer, ce jardin paysager né de la passion d’un assureur parisien au tournant du XXe siècle, regroupe aujourd’hui plus de 2 500 espèces exotiques : cactus, palmiers, aloès, figuiers de Barbarie... Un monde végétal étonnant, qui défie les lois du climat grâce à un micro-environnement protégé par les cyprès et pins noirs plantés il y a plus d’un siècle.
Restauré par le Conservatoire du littoral après trois décennies d’abandon, ce jardin est également un site archéologique, avec une nécropole de l’âge du bronze et un calvaire du XVIIe siècle. Il est ouvert d’avril à octobre, avec une programmation de visites guidées et d’ateliers pour petits et grands.
Un patrimoine à ciel ouvert
L’île de Batz, c’est aussi un patrimoine chargé de mémoire. Les ruines de la chapelle Sainte-Anne, classées monument historique, sont l’un des vestiges religieux les plus remarquables de l’île. Non loin de là, le phare de l’île, bâti en 1836 en granit local, culmine à 44 mètres de hauteur. Depuis son sommet (198 marches plus tard), on embrasse tout l’archipel et la baie de Morlaix.
Et à l’ouest, ne manquez pas le mystérieux « Trou du Serpent », un chaos de roches sculptées par les éléments. La légende raconte que Saint Pol Aurélien y aurait terrassé un dragon, libérant ainsi les habitants de l’île d’un mal ancien.
Infos pratiques et douceurs locales
Après une journée de découvertes, rien de tel qu’un moment au calme au Bigorneau Langoureux : cadre intimiste, excellente carte des vins, vue sur la mer. Pour prolonger l’expérience, filez au restaurant Les Herbes Folles, niché en bord de grève. Produits locaux, fruits de mer ultra-frais, ambiance détendue, coucher de soleil grandiose... L’adresse a tout pour séduire les amateurs d’authenticité.
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