Trois associations écologistes ont déposé ce mardi un recours devant le tribunal administratif de Saint-Denis de La Réunion pour demander la suspension pour "illégalité et excès de pouvoir" de l'arrêté du député-maire de Saint-Leu autorisant la pêche au requin sur le territoire maritime de sa commune, a-t-on appris auprès du tribunal.
Les trois associations - Longitude 181 Nature, Sea Shepherd France et l'ASPAS (Association pour la protection des animaux sauvages et du patrimoine nature) - toutes basées en métropole, demandent en référé que l'arrêté soit suspendu, "vu l'urgence" et ses "conséquences irréparables" sur les requins.
A la suite de l'attaque mortelle d'un surfeur par un requin le 9 mai dernier, le député-maire de Saint-Leu, Thierry Robert (MoDem), a publié le 14 mai un arrêté municipal invitant la population à effectuer des "prélèvements préventifs de requin bouledogue" sur le territoire maritime de la commune, jusqu'à 300 mètres du rivage.
Les associations rappellent que ces animaux sont des "maillons nécessaires à l'équilibre de l'écosystème et de la préservation de la diversité biologique" et que le requin bouledogue est une espèce "quasi menacée", selon l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Ces "prélèvements illégaux seront effectués au sein des zones de protection intégrale et des zones de protection renforcée de la Réserve naturelle nationale marine de La Réunion", observent-elles.
Elles affirment enfin que la destruction des requins est " inutile" en termes de sécurité publique car les spécimens tués seront "remplacés par d'autres arrivants".
Ironiquement, le maire de Saint-Leu a "remercié vivement" les associations de leur recours, leur souhaitant "de tout coeur plein succès" dans leur démarche, estimant que si celle-ci aboutit, sa responsabilité ne pourra pas être engagée en cas d'attaques de requin sur le territoire maritime de sa commune.