Des forêts préhistoriques englouties par les eaux ont refait surface lors des intempéries qui se sont abattues ces derniers mois au Royaume-Uni.
La baie de Mount, près de Penzance, en Cornouailles (sud-ouest de l'Angleterre), a ainsi changé de visage en quelques semaines, avec l'apparition à marée basse de troncs de pins, chênes et hêtres datant de 4.000 à 6.000 ans selon des tests carbone. Même constat sur la côte galloise, où d'imposantes racines ancrées dans le sable et des centaines de troncs de chênes, disparus il y a environ 4.500 ans, ont refait surface dans la baie de Cardigan.
"Ces forêts existaient encore il y a 4 ou 5.000 ans quand le climat était un peu plus chaud qu'aujourd'hui. Elles n'étaient pas inondées à la fin de la dernière glaciation qui s'est produite il y a environ 12.000 ans", selon le National Trust, organisme chargé de la conservation d'une partie des côtes anglaises et galloises.
A la faveur des marées, ces forêts pourraient cependant replonger dans l'obscurité de la mer dans les mois qui viennent, selon des spécialistes. Le Royaume-Uni a connu cette année son hiver le plus pluvieux depuis 1910. La force des vents et la quantité de précipitations ont partiellement redessiné des côtes : si par endroits, la mer s'est retirée pour révéler des forêts légendaires, à d'autres elle a mangé jusqu'à cinq mètres de côtes, selon le National Trust.