Ariane, le nouveau sous-marin sans pilote de l'Ifremer, a entamé samedi une première campagne en mer avec le navire océanographique Le Suroît, après cinq années de développement et plusieurs dizaines de brevets déposés.
Sorte de drone, soit entièrement autonome, soit "filoguidé", ce petit sous-marin, aux dimensions et au poids d'une automobile, doté de deux bras articulés, de caméras, de préleveurs d'échantillons et capteurs divers, peut être opéré depuis un petit bateau par une équipe réduite de trois personnes.
Ariane doit ainsi permettre d'abaisser les coûts d'exploitation pour différents types de missions, de la cartographie à l'inventaire biologique, de l'intervention d'urgence sur une pollution à la recherche de boîtes noires.
"Aujourd'hui, on est capable de proposer un engin multi-missions avec la capacité d'un AUV (Autonomous underwater vehicle, drone sous-marin, ndlr) ou d'un Rov (Remotely operated vehicle, engin filoguidé) que l'on peut opérer depuis un bateau côtier, ce qui nous permet ainsi d'optimiser les coûts", explique Vincent Rigaud, le directeur du centre méditerranéen de l'Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (Ifremer) à la Seyne-sur-Mer (Var), ajoutant que la mise en oeuvre est "simplifiée et plus rapide" qu'avec les "outils" précédents.
Ariane été développé au sein du Centre européen de technologies sous-marines (CESTM) de la Seyne-sur-Mer et plusieurs dizaines de brevets ont été déposés par l'Ifremer qui affirme détenir une "bonne avance technologique" avec ce nouveau véhicule.
Outre l'utilisation "interne" par l'institut pour la recherche océanographique, le petit sous-marin jaune pourra être commercialisé "entre 2 et 4 millions d'euros" ou faire l'objet de transfert de technologies vers l'industrie pour certaines de ses innovations.