Un adolescent de 13 ans, membre prometteur du pôle espoir de surf, est mort dimanche matin à la Réunion après avoir été happé par un requin dans une zone interdite à la baignade, septième décès dû à la résurgence des attaques de squale depuis 2011.
Signe de la vive émotion ressentie dans l'île, environ 500 personnes se sont rassemblées en fin d'après-midi sur une plage, non loin des lieux du drame, pour rendre hommage à Elio. Certains ont ensuite bloqué la circulation pour dénoncer "l'inertie" des pouvoirs publics et réclamer "la reprise de la pêche au requin".
Tout s'est joué vers 09H30. L'adolescent, Elio, surfait sur le spot des Aigrettes à Cap Homard (commune de Saint-Paul), sur la côte ouest de l'île, avec six autres membres du pôle espoir de la Ligue de surf de la Réunion.
"Ils sont arrivés tôt ce matin, ils se sont mis à l'eau immédiatement", a raconté un riverain. "Régulièrement je dis à des jeunes de faire attention, que c'est interdit et dangereux, mais ils n'écoutent pas", s'est-il désolé. "J'ai entendu des gens hurler autour de moi. J'ai tout de suite compris", a relaté, glacée, une mère de famille qui était sur la plage avec ses enfants.
Le requin a arraché toute la partie droite du corps du jeune garçon. Les pompiers n'ont pu que constater son décès malgré leur arrivée quasi immédiate et l'intervention des occupants d'un bateau qui avaient vite ramené la victime sur le rivage. Ce bateau effectuait des relevés de balises, placées justement dans cette zone pour enregistrer les passages de squales. Très choqués, les amis du jeune homme ont été pris en charge par les secours.
Peu après, le préfet de la Réunion, Dominique Sorain, a fait hisser la "flamme rouge" sur toutes les plages du littoral ouest et activé la procédure post-attaque, qui prévoit des opérations de pêche ciblées aux alentours immédiats de l'attaque. Quelques heures plus tard, un requin tigre de plus de 3,5 mètres y était capturé et tué, mais l'expertise médicale pratiquée sur la dépouille de la victime a révélé que l'attaque avait été perpétrée par un "requin bouledogue de 2,5 mètres".
"La meilleure prévention reste de respecter les interdictions", a martelé M. Sorain, lors d'une conférence de presse.
Très affecté par ce drame, l'adjoint au maire de Saint-Paul et entraîneur de l'équipe de France de surf, Patrick Florès, a révélé que s'était tenue la veille "une réunion" où il avait été "clairement dit qu'en raison des mauvaises conditions de mer, la mise à l'eau était formellement déconseillée et qu'il n'y aurait pas de surveillance".