Des vagues de plusieurs mètres de haut touchant les côtes moins de deux heures après la survenue d'un séisme d'une très forte magnitude au large du Venezuela : la Guadeloupe a participé jeudi à un exercice international de prévention au tsunami : "Caribe Wave".
Dans le cadre de cette opération, le chef de la police municipale de Pointe-Noire, sur la côte ouest de la Basse-Terre en Guadeloupe, reçoit un message sur son portable : "Exercice, Exercice, Exercice, Alerte rouge tsunami. Rejoignez les hauteurs." Un fax vient préciser le scénario : un séisme d'une magnitude de 8,4 sur l'échelle de Richter s'est produit à 10h00 près des côtes vénézuéliennes à une profondeur de 15 km. La première vague sur la Basse-Terre est attendue à 11h32.
Premier réflexe pour la brigade : vérifier que les écoles les plus menacées par le tsunami, à moins de 30 mètres de la mer, sont bien en cours d'évacuation. Mais à son arrivée, l'exercice est terminé ou presque pour les 160 enfants et personnel qui regagnent leurs établissements. Car le rectorat a alerté la maternelle avant l'alerte officielle de la préfecture. Du coup, à 10H05, "on a lancé le signal sonore puis nous nous sommes regroupés dans la cour", explique à l'AFP la secrétaire de l'école primaire. En six minutes, ils avaient rejoint le point haut désigné. "Pour les enfants c'était un amusement, ils avaient été prévenus", ajoute-t-elle.
La patrouille des forces de l'ordre se poursuit, pour prévenir habitants et touristes sur l'une des plages de la commune. Mais pas de sirène pour ne pas paniquer la population selon les instructions. Parallèlement, six bâtiments municipaux près de la place de la mairie ont été évacués. "Il faut habituer psychologiquement la population, mais reste à savoir comment les gens vont réagir quand il y aura vraiment un tsunami", analyse un habitant, témoin de la scène.
"Faire un exercice permet de voir les limites et comment améliorer les choses. Il faudrait sans doute avoir des véhicules de police équipées en permanence de haut-parleurs ou qui puissent l'être très rapidement", explique Eric Gabon en charge de la sécurité de la ville.
La Guadeloupe peut connaître deux types de tsunami : local, pouvant frapper les côtes en quelques minutes, et d'origine lointaine ou régionale, laissant entre quelques dizaines de minutes et plusieurs heures.
D'autres territoires français des Caraïbes comme la Martinique ont aussi participé à l'exercice.