Le chantier naval STX France de Saint-Nazaire (Loire-Atlantique) a signé mercredi une lettre d'intention avec l'armateur américain Royal Caribbean Cruises Ltd (RCCL) pour la construction de trois nouveaux navires, treize jours après lui avoir livré le plus gros paquebot du monde, Harmony of the seas.
Ces trois navires supplémentaires, livrables en 2021 et 2022, représenteront au total, quand les financements seront bouclés, une commande d'environ "2,5 milliards d'euros" et "22 à 23 millions d'heures de travail", a annoncé Laurent Castaing, directeur général de STX France. "C'est une nouvelle formidable. C'est pour nous la concrétisation de la confiance d'un client alors même que nous venons de lui livrer un paquebot qui n'était pas facile à réaliser", s'est-il félicité.
RCCL, qui a pris livraison le 12 mai de l'Harmony of the seas, le plus grand navire de croisière jamais construit, avec 362 mètres de long et 66 m de large, et qui fait déjà construire son frère jumeau à Saint-Nazaire pour sa filiale Royal Caribbean International (RCI), a ainsi mis une option sur un cinquième opus de la classe "Oasis", livrable au printemps 2021.
Le croisiériste américain est également prêt à commander deux nouvelles unités de la classe "Edge" pour sa marque Celebrity Cruises, livrables à l'automne 2021 et à l'automne 2022. Elles s'ajouteront aux deux premiers navires de grand standing, longs de 300 mètres et pouvant accueillir 2.900 passagers, actuellement en conception à Saint-Nazaire et qui doivent être livrés en 2018 et 2020.
Ces trois paquebots supplémentaires portent à neuf le nombre de commandes enregistrées depuis le début de l'année par STX France, après celles annoncées en février et en avril par l'armateur italo-suisse MSC, autre client historique des ex-Chantiers de l'Atlantique, soit un volume de près de "75 millions d'heures de travail supplémentaires" pour le chantier naval et ses sous-traitants, selon M. Castaing.
Avec cinq autres navires déjà inscrits au carnet de commandes, celui-ci "est très plein jusqu'à 2023 et plein jusqu'à 2026", a-t-il poursuivi, n'excluant pas de faire "sous-traiter quelques blocs ailleurs en Europe" pour faire face au plan de charge et au manque de place dans ses ateliers de Saint-Nazaire.
Ce carnet de commandes étalé sur dix ans va permettre "d'embaucher, investir, faire de la recherche et développement. On devrait sortir de cette période plus forts", a affirmé Laurent Castaing.