Au lendemain d’une Soirée officielle qui aura accueilli la grande famille de La Solitaire URGO Le Figaro dans les salons et jardins de l’Hôtel de Ville de Bordeaux, les festivités se sont poursuivies samedi malgré une météo moins clémente sur le village officiel de la 48e édition situé en bord de Garonne. Au programme de cette dernière journée bordelaise, les traditionnelles animations proposées aux visiteurs, notamment sur les stands URGO et Suzuki, un feu d’artifice prévu en soirée, mais aussi deux baptêmes pluvieux mais heureux pour les Figaro NF Habitat de Simon Troel et Groupe SNEF de Xavier Macaire. Ces derniers, comme les 41 autres skippers engagés, ont ensuite quitté le Port de la Lune pour participer au Prologue URGO, parcours chronométré de 4 milles (cinq vagues de départ) à destination du Pont Aquitaine. Un prologue remporté par Xavier Macaire qui aura bien fêté le baptême de son bateau, devant Damien Cloarec (Saferail) et Benjamin Dutreux (Sateco). « C’est un beau symbole de gagner le jour du baptême. Et un beau clin d’œil puisque je m’étais déjà imposé il y a deux ans à Bordeaux. Ce parcours m’a en plus donné l’occasion de répéter certaines manœuvres. »
La flotte a ensuite rejoint Pauillac où les solitaires passent leur dernière nuit avant le grand départ pour Gijon. Nuit plus ou moins agitée selon que l’on est novice ou « vieux routier » de La Solitaire URGO Le Figaro, tant cette longue étape de 525 milles entre les vignobles du Bordelais et la côte cantabrique s’annonce animée. Lors du briefing des skippers qui a eu lieu samedi matin, Cyrille Duchesne, de Météo Consult, a en effet confirmé ce que l’on pressentait : si l’entrée en matière dans la Gironde s’annonce calme en ce qui concerne le vent (5-8 nœuds de nord-ouest sur la ligne), mais rythmée, avec beaucoup de virements de bord, des passages de bouées à ne pas oublier, des bancs de sable et autres collisions à éviter, la flotte va affronter dès lundi lors de sa montée vers la Chaussée de Sein un passage de front froid qui devrait générer vents forts (30-35 nœuds), mer bien formée et précipitations abondantes. Le début de descente du Golfe de Gascogne, dans la nuit de lundi à mardi, restera tonique (20-25 nœuds de nord-ouest), avant un affaiblissement progressif du vent au fur et à mesure que les solitaires approcheront de l’axe d’une dorsale à traverser avant l’atterrissage sur Gijon où Eole pourrait bien jouer les filles de l’air.
Bref, une « bonne étape de sanglier » - les mots sont d’Eric Péron (Finistère Mer Vent) - à même de satisfaire les « cadors » de la classe. « C’est vraiment un gros morceau qui va durer plus de trois jours, une étape de gros bras, il va falloir être dessus d’entrée », estime ainsi Jérémie Beyou (Charal), en quête cette année d’une inédite quatrième victoire, tout comme Yann Eliès (Queguiner-Leucémie Espoir), qui estime de son côté qu’il y a « tout pour que ce soit une étape dévastatrice et très sélective ». Quant à Charlie Dalin (Skipper Macif 2015), l’un des autres favoris de cette 48e édition, qui reste sur trois podiums de suite (3e en 2014, 2e en 2015 et 2016), il ajoute : « Ce sera copieux mais ça me va bien, j’aime bien les conditions engagées, cette étape va faire appel à la fois aux qualités de régatier et au sens marin. » Vainqueur de la dernière étape partie de Bordeaux, la première de l’édition 2015, Thierry Chabagny conclut : « L’expérience va aider à tenir la cadence, parce qu’au vu des routages, ça ne va pas être facile de se reposer sur l’étape… »
Le podium du Prologue URGO :
- Xavier Macaire (Groupe SNEF) 29 min 39 sec
- Damien Cloarec (Saferail) 31 min 05 sec
- Benjamin Dutreux (Sateco) 31 min 25 sec
Ils ont dit :
Nicolas Luven (Generali) : « Des dangers, il y en a partout sur cette étape : dès Pauillac sur un plan d’eau étroit dont nous n’avons pas trop l’habitude, avec du courant fort et des bancs de sable qui bougent un peu, ensuite dans le vent fort qui nous attend lundi, puis à l’atterrissage sur Gijon. Mais si on ne veut pas de danger, il ne faut pas faire de bateau ! »
Anthony Marchand (Ovimpex Secours Populaire) : « Le vent fort à venir, ça ajoute forcément du stress, mais nous sommes venus pour ça. Prudence et vigilance seront les mots d’ordre de toute l’étape, il faudra notamment être vigilant dès le début sur la Gironde, l’après-midi de dimanche sera dense en émotions. »