Vingt ans après avoir bravé tempêtes, requins, piqûres de méduses dans l'Atlantique, le Français Benoît Lecomte, 51 ans depuis dimanche, se lance dans la traversée à la nage du Pacifique pour alerter sur la pollution des océans envahis de plastique. Il sera accompagné dans cette tentative inédite d'une équipe de huit personnes, dont deux médecins, qui effectuera plus d'une douzaine de recherches sur l'océan et le corps humain pour 27 institutions scientifiques, pour la plupart américaines. Il va enfiler mardi sa combinaison de néoprène, chausser ses palmes et partir d'une petite plage à l'est de Tokyo. Destination San Francisco, aux Etats-Unis, son pays d'adoption depuis l'âge de 23 ans.
Sur les quelque 8.800 km à parcourir en six à huit mois, il traversera la partie nord du "continent de plastique", accumulation de particules de plastique désagrégé par le soleil et l'eau de mer, qui s'étendent selon une étude récente sur une surface équivalente à trois fois la France et entrent dans la chaîne alimentaire. Son équipe prélèvera des échantillons avec l'ambition de constituer la plus vaste base de données sur ces particules. Elle fixera de petites balises sur les gros débris afin d'en suivre la trajectoire. Ben Lecomte portera en outre à la cheville un capteur destiné à repérer les traces de césium radioactif issu de la catastrophe de Fukushima.
En nageant huit heures, il brûlera chaque jour 8.000 kilocalories (kcal) et ne pourra faire de vrais repas que le soir et le matin, la nuit aussi car la faim le réveillera. Le voilier part avec 2,8 tonnes de nourriture.