Depuis le début du mois de juin, 15 plages de Marseille ont dû être momentanément interdites à la baignade, provoquant le dégoût des habitants de la ville, où ces restrictions sont fréquentes chaque été.
Chaque matin, des inspecteurs munis d'éprouvette prennent un échantillon d'eau à l'aube, sur chacune des 21 plages de la ville. Ils contrôlent ainsi la présence de deux bactéries, l'eschericha Coli et les entérocoques, des marqueurs de déjection humaine ou animale. Quand les concentrations sont trop fortes, les maîtres-nageurs hissent le drapeau violet, interdisant la baignade.
Globalement, selon le bilan annuel de l'ARS, la qualité de l'eau de baignade se dégrade. En 2018, 8 plages marseillaises ont été déclassées par rapport aux années précédentes.
Selon Sarah Hatimi, responsable du programme qualité de l'eau de Surfrider Méditerranée, "le plus souvent c'est dû à des problèmes d'assainissement, mais il y a aussi de plus en plus de bateaux qui rejettent leurs eaux noires et grises avant d'entrer au port, où c'est payant". Pour elle, "il faudrait aussi ajouter d'autres paramètres de contrôle que ces seules bactéries, par exemple contrôler les polluants chimiques".
"Personne ne nous y oblige", rétorque Mme Daubet, conseillère municipale déléguée à l'hygiène publique. Quant à l'obtention du "Pavillon Bleu", un label de qualité environnementale, Marseille n'y songe même pas. "Les critères dépassent la qualité de l'eau, il faut par exemple avoir des poubelles à moins de 100 mètres des plages, ce qu'on n'a pas partout", explique Mme Daubet.