Bizuth de La Solitaire du Figaro, l'Américain Jesse Fielding (Opportunity State Street Marathon Sailing) est un nouveau venu dans le monde de la course au large, encore confidentielle aux Etats-Unis. Cette première participation lui fait prendre conscience du chemin qu'il reste à parcourir pour atteindre le niveau des meilleurs.
Jesse Fielding : « C’est à la fois mieux et pire que ce à quoi je m’attendais à plusieurs niveaux. Les difficultés à bord correspondent à ce à quoi je m’attendais. Par contre l’intensité de chacune d’entre elles est cinq fois supérieure à ce que j’imaginais, d’autant qu’elles se présentent souvent toutes en même temps ! Sans compter la charge mentale qui est là en permanence… En un mot c’est impitoyable ! Il faut gérer cet afflux de sollicitations en même temps, tout en les priorisant. Des navigations plus longues hors du contexte de la compétition m’auraient beaucoup aidé. Je n’ai pas un passé de navigateur solitaire et des aller/retours à travers la manche en solo par exemple m’auraient été bénéfiques. On ne s’entraîne jamais assez.
En tant que Bizuth sur cette 52e édition et navigateur solitaire débutant, je dois assumer un niveau de stress sous-jacent. Je dois à la fois composer avec le fait de me retrouver seul au milieu des rochers et des bouées de casier et mener ma course en sécurité. C’est un stress permanent. Mais cela va de mieux en mieux. Nous avons commencé à naviguer il y a deux ans avec Francesca Clapcich en double mixte et nous naviguons maintenant en solitaire.
Je veux faire plus de voile en solitaire et en double, mais avec l’abandon fort regrettable de la course au large aux Jeux Olympiques, notre sponsoring s’arrête à la fin de La Solitaire du Figaro. Avec Francesca, nous voulons continuer. Aux États-Unis, la course au large est encore une niche mais il y a un intérêt grandissant, c’est évident. L’élan qui se développe autour de la voile en équipage réduit est une chose positive, vraiment ».