Depuis la mi-août, Lou et Tim ont posé leurs valises en Nouvelle-Écosse afin de préparer au mieux l’échéance principale de leur saison : les Championnats du Monde Nacra17 qui démarrent ce mercredi 31 août et ce pour 5 jours de compétition.
Le duo, membre de l’équipe de France, aborde le plus grand rendez-vous international de la saison avec réalisme et humilité. Tim revient d’un mois et demi de convalescence après une blessure à l’épaule. Objectif : profiter de cette confrontation pour construire le projet olympique et si possible, entrer dans le top 10 pour disputer la finale.
« On a bien travaillé, ça y est, on y est… un peu de stress, l’envie d’y aller et le sourire ! On va faire de notre mieux », glisse Lou. « Le plan d’eau est top, les environs verts et paisibles et les locaux sont adorables ! Bref on se régale ! On est impatient de rentrer dans l’arène et livrer un combat acharné pendant 5 jours. », ajoute Tim.
Rendez-vous dimanche 5 septembre pour le dénouement de cette bataille navale…
Pour les suivre c’est ici : https://nacra17.org/events/2022-world-championship
Halifax, un des plus grands ports de pêche au monde, est situé dans le sud de la péninsule de la Nouvelle-Ecosse, une terre bordée par les eaux fraîches de l’Atlantique. C’est ici que Lou et Tim disputeront dès aujourd’hui leur deuxième championnat du monde ensemble.
En 2021, lors des mondiaux à Oman, ils se découvraient à peine. Aujourd’hui les deux athlètes sont dans une phase de consolidation, à la fois de leur tandem, mais aussi de leur méthode, souhaitant organiser à leur façon leur préparation olympique pour 2024.
S’imprégner du plan d’eau des Jeux
C’est d’abord en s’installant à Marseille qu’ils ont trouvé leur équilibre. Tim : « Nous avons créé notre environnement autour du plan d’eau des Jeux Olympiques. L’idée, c’est de nous approprier le terrain de jeu, d’aller naviguer comme tu prends ton café. Des navigations légères mais quotidiennes ». « Ce rythme nous permet d’avoir des journées presque « normales », poursuit Lou, de travailler notre prépa physique, notre logistique, et de ne pas délaisser nos études ».
Ce printemps, dans la cité phocéenne, ils ont enchaîné les sorties sous la houlette de l’entraîneur national Benjamin Bonneau et préparé leur nouveau bateau. Jusqu’à ce que Tim se blesse à l’épaule (luxation de la clavicule) après avoir été percuté par un scooter, le 17 juin. Conséquence : « on a loupé le Championnat d’Europe qui était censé être notre préparation au mondial » explique Lou. Pourtant, ce mois et demi de ‘break’ forcé n’a pas été inutile. « On a pu travailler sur l’organisation de notre projet, faire des fiches manœuvres, étudier des vidéos, toutes ces choses que nous n’avons habituellement pas le temps de faire » explique la navigatrice qui en a tout de même profité pour participer à une régate de 69 F (monocoque à foil).
Un sentiment partagé par Tim : « finalement, le fait d’avoir coupé a été bénéfique. Dans cet engrenage de la préparation olympique, on oublie parfois qu’on est des humains. Ça fait un bien fou de décompresser ! ».
Une préparation contrariée
Le tandem a repris les entraînements fin juillet, lors d’un stage « J-2 ans » qui réunissait les 10 séries de l’Equipe de France de voile olympique et qui s’est achevé par une régate informelle avec les concurrents étrangers.
Dans ce contexte de préparation express, le tandem envisage la compétition canadienne avec philosophie. « Nous sommes sur place depuis le 17 aout. Ici la météo est instable, il peut pleuvoir avec 18 degrés et 5 minutes plus tard il fait 27 degrés avec un grand soleil.
Après avoir fait deux sessions, on peut dire que l’on va avoir droit à un plan d’eau compliqué ! On sait qu’on a un peu de retard, on ne se ment pas. On ne sera pas à 100% sur ce mondial. Nous avons deux régates en moins que les autres, une préparation un peu moins importante que nos concurrents dû à la blessure de Tim, mais l’envie est là et on va travailler au mieux dans les prochains jours. On a décidé de prendre les choses du bon côté, on fait avec. C’est peut-être notre destin que de nous préparer dans l’urgence (sourires). On va faire au mieux et construire pour la suite » prévient Lou.
Sous le regard bienveillant d’Alain Bernard
« Ne rien laisser au hasard, être rigoureux, saisir toutes les opportunités. Peu importe les émotions positives ou négatives qui peuvent vous traverser, il faut continuer à travailler, à avancer. Ce sont les clefs de la sérénité, de la confiance ». Telles sont les leçons apprises par le nageur Alain Bernard pendant toutes ses années de carrière au plus haut niveau mondial. Et c’est peut-être le message que le double champion olympique, qui a accepté d’être le parrain de Lou et Tim, pourra leur transmettre. Les derniers entraînements à Marseille ont été l’occasion de fêter l’arrivée de ce parrain très inspirant, qui a même eu droit à une navigation en Nacra17. « Je voulais m’immerger dans leur univers, dit-il, et j’ai été impressionné par leur niveau technique, le feeling qu’il faut avoir avec le bateau, le vent, la mer. C’est une fierté pour moi qui suis néophyte dans ce milieu, de les accompagner. »