Finistère Atlantique, c'est parti !

Par Figaronautisme.com

Le départ de la deuxième édition de la Finistère Atlantique a été donné ce samedi à 13h de Concarneau sous un beau soleil et dans très peu de vent. La flotte des cinq ULTIM® devrait cependant rapidement toucher de l’air, avec un passage de front attendu ce matin au large du cap Finisterre. De quoi donner pas mal de travail aux 31 marins engagés.

Le départ de la deuxième édition de la Finistère Atlantique a été donné ce samedi à 13h de Concarneau sous un beau soleil et dans très peu de vent. La flotte des cinq ULTIM® devrait cependant rapidement toucher de l’air, avec un passage de front attendu ce matin au large du cap Finisterre. De quoi donner pas mal de travail aux 31 marins engagés.

« On se croirait sur le lac Léman ! » Yves Le Blevec, directeur du Team Actual, qui a commenté ce samedi le départ, a bien résumé le décor des premières minutes de la Finistère Atlantique 2024. Si le soleil a généreusement répondu présent, permettant au public de se presser dans la matinée sur les quais du port de pêche pour admirer les quatre ULTIM® amarrés depuis mercredi - le Maxi Edmond de Rothschild a directement rejoint la ligne depuis Lorient -, le vent a déserté le plan d’eau, lisse comme le lac alpin.

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© © Alexis Courcoux/ Finistère Atlantique

Dans moins de 5 nœuds de vent de nord, les cinq trimarans se sont péniblement ébroués à 13h pile, tribord amure et toutes voiles dehors, progressant à 3-5 nœuds de vitesse vers la jaune des Glénan, première marque de parcours, entre l’archipel du même nom et la pointe de Trévignon, à laisser à tribord. Marque franchie en tête, après deux empannages et une heure et demie de course, par SVR-Lazartigue (François Gabart) devant le Maxi Edmond de Rothschild (Charles Caudrelier), Actual Ultim 3 (Anthony Marchand), le Maxi Banque Populaire XI (Armel Le Cléac’h) et Sodebo Ultim 3 (Thomas Coville).

La flotte a alors mis le cap au sud pour attaquer la descente du golfe de Gascogne jusqu’au cap Finisterre, à la pointe nord-ouest de la péninsule ibérique, où l’attend dimanche matin un passage de front « velu », aux dires du directeur de course Francis Le Goff, avec 30-35 nœuds de vent de sud-ouest (rafales à 40, voire plus) et une mer formée d’au moins 4 mètres. « Le vent va se renforcer au fur et à mesure de notre avancée dans le golfe de Gascogne jusqu’à cette dépression qui s’annonce assez forte, confirme Nicolas Troussel (Sodebo Ultim 3). Il va falloir faire le bon choix pour ne pas se faire distancer à la sortie de cette dépression. »

Le choix en question ? « L’enjeu est de bien positionner son point de virement au niveau du cap Finisterre pour faire ensuite route vers le sud, répond Thierry Chabagny (Actual Ultim 3). On va voir où chacun met le curseur, entre se décaler dans l’ouest pour chercher la bascule dans du vent fort et de la mer, ou faire un choix plus conservateur pour se positionner un peu plus sud et espérer avoir un peu moins de mer. » Interrogé sur cette dernière option, Nicolas Troussel estime qu’il y a « la possibilité de se rapprocher de la côte espagnole sans trop perdre, mais c’est toujours une part de risque de s'écarter de la flotte ».

Passé ce gros coup de vent, qui devrait durer une poignée d’heures dans la matinée de dimanche, les ULTIM® vont ensuite être freinés dans une dorsale anticyclonique qui se dressera sur leur route le long du Portugal et qu’ils devront traverser, ce qui devrait sans doute provoquer un tassement de la flotte. « Ce parcours s’annonce bien compliqué, avec une météo changeante, commente Charles Caudrelier. Il faut déjà passer la première dépression qui va être assez musclée ; ensuite, celui qui sortira le premier de la dorsale prendra un avantage, même s’il y aura encore beaucoup de transitions derrière. Ça va être animé ! »

Dans ces conditions, les équipages s’attendent à être particulièrement sollicités, d’où la nécessité de bien gérer la vie à bord. « C’est important de mettre d’entrée en place des routines, les mêmes que si on partait un mois en mer, confirme Anthony Marchand. On ne se rend pas forcément compte, mais naviguer en ULTIM®, c’est très fatigant, ça bouge, c’est physique, ça fait du bruit, les manœuvres sont longues, les bateaux stressants, on est vite cassés. » Pour Tom Laperche (SVR Lazartigue), « c’est important de s’installer dans un rythme car quand tu fais une mauvaise première nuit, tu le paies sur le reste de la course. Cinq jours, ce n’est pas un Jules Verne, mais il faut quand même dormir. »

Même son de cloche pour Armel le Cléac’h : « Il va falloir bien faire tourner les gars à bord, parce que vu le nombre de transitions qui nous attend, on va beaucoup tourner les manivelles pendant toute la course, l’équipage peut vite s’épuiser. Comme on a choisi d’être sept à bord du Maxi Banque Populaire XI (contre six sur les quatre autres bateaux), je vais jouer ce rôle de chef d’orchestre, à moi de faire en sorte que les quarts se passent bien pour qu’on soit efficaces jusqu’au bout. »

A bord de Sodebo Ultim 3, cette gestion de l’effort se fait plus « en fonction des temps forts et des temps faibles », raconte Thomas Coville, qui précise : « Si on a besoin de 100% des ressources humaines du bateau sur une période, on les met à disposition de la séquence, parce que sur 5-6 jours de course, tu peux te permettre de mettre les gens à rude épreuve. On va plutôt être dans cette cadence. » Une chose est certaine, cette cadence s’annonce particulièrement élevée jusqu’à Antibes, où, la flotte est attendue jeudi prochain.


La réaction de Loïg Chesnais-Girard, Président de la Région Bretagne :

« La Région Bretagne, fidèle partenaire de la course au large et des grands événements nautiques, apporte de nouveau son soutien à Ultim Sailing pour cette deuxième édition de la Finistère Atlantique, contribuant ainsi à offrir un programme sportif structuré à la Classe Ultim. Au-delà de son caractère sportif porté par des marins d'exception, cet événement, accueilli dans le port régional de Concarneau, est l'occasion de mettre en lumière la Bretagne Sailing Valley®, l'écosystème économique de la voile de compétition regroupant plus de 220 acteurs en Bretagne. Cette filière, qui innove pour de nombreux secteurs, constitue un formidable laboratoire pour explorer les mobilités de l'avenir, plus respectueuses de l'environnement. Avec l'appui de la Région Bretagne, les acteurs de la voile de compétition s'engagent et jouent un rôle majeur d'accélérateur dans la transition écologique en mobilisant leurs capacités d'innovation, notamment dans le développement des technologies de propulsion des navires à la voile. À tous ces marins, aventuriers modernes des mers, j'adresse toute mon admiration et mes plus vifs encouragements ».

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…