Kitesurf ou wing foil : deux disciplines, deux approches du vol sur l’eau

Glisse
Par Le Figaro Nautisme

Ils partagent l’élément, le vent, et l’idée de glisser au-dessus de l’eau. Pourtant, le kitesurf et le wing foil répondent à des logiques bien différentes. Entre la puissance aérienne du premier et la légèreté silencieuse du second, comment choisir la discipline la plus adaptée à son profil, à ses envies ou aux conditions locales ? Décryptage.

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Ils partagent l’élément, le vent, et l’idée de glisser au-dessus de l’eau. Pourtant, le kitesurf et le wing foil répondent à des logiques bien différentes. Entre la puissance aérienne du premier et la légèreté silencieuse du second, comment choisir la discipline la plus adaptée à son profil, à ses envies ou aux conditions locales ? Décryptage.

Deux sports cousins, mais une mécanique bien distincte
Le kitesurf s’est imposé comme une discipline spectaculaire dès les années 2000. Il consiste à se faire tracter par une aile de kite - souvent située à plusieurs mètres de soi, reliée par des lignes - tout en glissant sur une planche. L’ensemble se pilote avec une barre, et les sensations peuvent être intenses dès les premières minutes de glisse.
Le wing foil repose sur un principe différent. Ici, l’aile est tenue à la main, sans lignes ni harnais. L’ensemble s’utilise sur une planche équipée d’un foil, cette dérive profilée qui permet littéralement de décoller au-dessus de l’eau. Le geste est plus compact, le maniement plus direct, et la sensation de vol, bien réelle.

Accessibilité : un apprentissage plus doux en wing foil ?
Contrairement aux idées reçues, le kitesurf demande un certain nombre d’heures de formation encadrée avant de pouvoir évoluer en autonomie. La gestion de la fenêtre de vol, la sécurité liée aux lignes et la maîtrise du redécollage de l’aile sont autant d’étapes techniques à franchir avant de pouvoir pleinement en profiter.
En wing foil, les premiers pas sont souvent plus rapides : moins de puissance à gérer, un équipement plus simple, une zone de pratique moins contraignante. En revanche, parvenir à voler sur le foil nécessite de l’équilibre, de la patience et une bonne lecture du plan d’eau. La progression est donc plus douce, mais demande un certain engagement physique et technique pour franchir le cap du vol.

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Conditions de navigation : le wing foil plus tolérant
Le kitesurf nécessite un espace dégagé, un vent établi et une zone de décollage sûre. Il s’accommode mal des zones encombrées ou instables, et certains sites sont purement inadaptés à sa pratique.
Le wing foil, à l’inverse, séduit par sa souplesse. Il peut se pratiquer dans des vents plus faibles, sur des lacs, des baies plus petites, voire dans des zones jusqu’alors peu exploitées par les autres sports de glisse. Il offre ainsi un plus large éventail de terrains de jeu, y compris lorsque les conditions ne sont pas optimales pour le kite.

Sensations : puissance contre légèreté
Le kitesurf procure une sensation de vitesse et de traction immédiate. Le pilotage de l’aile, les changements de direction, les sauts : tout est vif, puissant, voire spectaculaire. La discipline attire souvent les amateurs de performance et de figures.
Le wing foil joue dans un autre registre. Moins rapide mais plus fluide, il donne l’impression de voler. Une fois que le foil se lève, la glisse devient silencieuse, presque suspendue. Ce rapport au vent et à l’eau, plus aérien, séduit ceux qui recherchent une expérience plus épurée.

Logistique, sécurité et autonomie
Côté matériel, le kitesurf reste plus encombrant. L’aile, les lignes, la barre, la planche, le harnais : tout cela demande de l’espace, du soin et un minimum d’organisation. L’assistance est également recommandée pour décoller et atterrir en toute sécurité.
Le wing foil, lui, marque des points en matière de compacité. L’ensemble tient dans un coffre de voiture, s’assemble rapidement et ne nécessite pas d’aide au départ. La gestion de la sécurité est plus simple, même si la discipline reste physique et technique.

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Pour qui, pour quoi ?
Le kitesurf conviendra davantage à celles et ceux qui recherchent une glisse rapide, des sensations fortes et un rapport direct à la puissance du vent. Il nécessite un engagement plus structuré, mais récompense les pratiquants par une courbe de progression spectaculaire.
Le wing foil s’adresse à ceux qui préfèrent explorer autrement. Plus polyvalent, plus silencieux, moins contraignant, il permet d’ouvrir de nouveaux espaces, de naviguer dans un vent léger, et de prolonger les sessions dans des conditions variables.

Ces deux disciplines ne s’opposent pas : elles se complètent. Le kitesurf séduit par son intensité, le wing foil par sa finesse. À chacun de choisir selon ses envies, son environnement, et le type de glisse qu’il souhaite vivre. Et pour les plus curieux, rien n’empêche de pratiquer les deux.

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Nathalie Moreau
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Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
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Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
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Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
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Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
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Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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Titulaire d'un doctorat en Climatologie-Environnement, Cyrille est notre expert METEO CONSULT. Après avoir enseigné la climatologie et la géographie à l'université, il devient l'un des météorologues historiques de La Chaîne Météo en intégrant l'équipe en 2000. Spécialiste de la météo marine, il intervient également en tant qu'expert météo marine pour des courses de renommée mondiale, comme la Route du Rhum, la Solitaire du Figaro, la Transat Paprec...