Selon une récente étude, si les émissions de gaz à effet de serre gardent leur rythme actuel, le recul de la calotte antarctique pourrait à lui seul faire monter les mers d'un mètre d'ici 2100.
Jusqu'à présent, le Groupe intergouvernemental d'experts sur le climat (Giec) prévoyait une hausse globale du niveau des océans de 26 à 82 cm d'ici 2100, dont 12 cm liés à l'Antarctique. Selon une étude américaine, les prévisions sont bien plus catastrophiques : la calotte antarctique pourrait faire monter les océans d'un mètre d'ici 2100, si les émissions de gaz à effet de serre restent similaires.
Cette nouvelle modélisation en 3D a la particularité d'intégrer réchauffement atmosphérique et dynamique des glaces (fractures produites par les eaux de pluie, effondrement des falaises de glace). Elle confronte ces hypothèses à de précédents épisodes de chaleur, lors du dernier Interglaciaire (il y a quelque 125.000 ans) et du Pliocène (il y a 3 millions d'années).
Les chercheurs étudient trois scénarios
Si l'humanité continuait à émettre au rythme actuel, les mers monteraient d'un mètre d'ici 2100 en raison du retrait de la calotte de l'Antarctique et d'environ 13 m quatre siècles plus tard, faisant vite oublier le gain de glace initial dû à des précipitations accrues. En revanche si les émissions sont réduites pour limiter le réchauffement à +2°C par rapport à la Révolution industrielle - objectif fixé par la COP 21 - il n'y aura quasiment pas de changement pour 2100 et le niveau montera de seulement 20 cm d'ici 2500. Selon une hypothèse intermédiaire, le niveau s'élèverait de 32 cm d'ici 2100 mais de 5 m d'ici 2500. "Aujourd'hui, les températures estivales approchent ou excèdent 0°C sur de nombreux plateaux", relèvent les auteurs de l'étude. "En raison de leur surface plane près du niveau de la mer, un léger réchauffement atmosphérique suffit à accroître nettement l'étendue de la fonte de surface et des précipitations de l'été".