Koh Lanta : bien mieux qu’à la télé

Le nom de cette île est devenu célèbre en France grâce à l’émission de survie du même nom. Mais en réalité, Koh Lanta Yai, l’île principale de l’archipel, est bien différente de l’image projetée à l’écran. Il suffit d’approcher en bateau la baie de Bakantiang, au sud-ouest, pour comprendre que l’on arrive dans un petit paradis. Le soleil descend doucement sur les collines couvertes de jungle, jetant des reflets dorés sur les cimes et l’océan. Peu à peu, les lamparos des pêcheurs s’illuminent, ces barques traditionnelles ressemblant à des libellules géantes. Elles sortent pêcher le calamar à la nuit tombée, éclairant la mer de mille feux. Tout près, le phare du cap Tanod à l’extrémité sud égrène ses éclats, gardien de la côte. L’atmosphère est chaude, moite, rythmée par le ressac sur les rochers, le chant strident des cigales, et le bruissement des feuilles de cocotiers dans la brise marine.
Le Pimalai Resort & Spa, niché dans la végétation luxuriante, accueille toujours les voyageurs en quête de calme et de raffinement. Depuis quelques années, l’île a vu apparaître de nouvelles adresses confidentielles, des éco-lodges nichés dans la forêt, des bungalows durables tournés vers la permaculture, ainsi que des centres de yoga et de méditation. Pourtant, Koh Lanta reste encore à l’écart du tourisme de masse. L’agriculture y tient une place importante. On y cultive toujours le riz, les palmiers à huile, la noix de coco et surtout l’hévéa. La pêche, elle, continue d’animer les rivages. En mer, les "longtails", ces longues barques au moteur bricolé avec un bloc de tondeuse ou de camionnette, sillonnent encore les vagues. Leurs proues sont ornées de rubans colorés et de fleurs pour attirer la chance. Chaque année, les pêcheurs perpétuent un ancien rite animiste : ils construisent une maquette de bateau qu’ils chargent d’offrandes avant de le pousser au large, en hommage aux esprits de la mer.
L’île du caoutchouc et des sourires
Au coeur de Koh Lanta, la forêt tropicale fait place à des plantations d’hévéas où le latex est récolté chaque matin à la fraîche. Suspendues sur des supports en bambou, les grandes feuilles caoutchouteuses sèchent au soleil, dégageant une odeur âcre. Ce "caoutchouc naturel" reste l’une des premières ressources économiques de l’île, parfois surnommée "le pays de l’or vert". De plus en plus de plantations adoptent des pratiques durables et agroforestières, et il est même possible de visiter certaines exploitations ouvertes aux voyageurs curieux.
À l’ouest, les longues plages sont propices au farniente, à la plongée libre ou à la contemplation des couchers de soleil. Certaines criques ne sont accessibles qu’à pied ou en kayak, comme la paisible Nui Beach, encore épargnée par les constructions. D’autres sont devenues des havres de digital nomads et de retraités en quête de sérénité. Sur Klong Nin, on pratique le yoga au lever du soleil, avant d’aller siroter un smoothie à la mangue dans un petit café de bord de mer.
Il ne faut pas manquer Old Lanta, l’ancien centre administratif et commercial de l’île, fondé au XIXe siècle par des familles chinoises et musulmanes. Son front de mer bordé de maisons de commerce en bois sur pilotis évoque le Far West. Aujourd’hui, des galeries d’art, des cafés bio, et des boutiques de créateurs s’y sont installés, tout en respectant l’âme des lieux.
Saladan, le coeur battant de l’île
Au nord de Koh Lanta Yai, la bourgade de Saladan concentre l’activité portuaire et touristique. C’est ici que débarquent la plupart des ferries en provenance de Krabi ou des îles voisines comme Phi Phi. Malgré l’afflux, Saladan garde son charme. Les deux-roues, touk-touks et songthaews y croisent les étals de fruits tropicaux et les échoppes de nouilles sautées. Dans les ruelles, les senteurs de coriandre, de citronnelle et de viande grillée éveillent les papilles. On y trouve aussi bien des marchés traditionnels que des magasins vendant des contrefaçons bon marché, aux côtés de petites boutiques design ou de stands de street food étoilés par les guides locaux.
Le soir venu, retour vers le Pimalai ou un autre établissement raffiné comme le Layana, pour savourer un dîner gastronomique sur une terrasse dominant la mer d’Andaman. Fruits de mer grillés, curry massaman, mangue fraîche et riz gluant composent un menu d’exception face à l’horizon embrasé. De là-haut, Koh Lanta se révèle dans toute sa beauté tranquille, bien loin du tumulte de la télévision. Une île thaïlandaise encore préservée, à découvrir avant qu’elle ne devienne trop célèbre.
En 2025, Koh Lanta reste l’un de ces rares endroits qui réussissent à conjuguer nature intacte, traditions vivantes et accueil chaleureux, sans avoir cédé aux excès du tourisme de masse. Que l’on vienne pour se détendre, explorer, pratiquer la plongée ou simplement ralentir le rythme, l’île offre une expérience à la fois simple et inoubliable. C’est un lieu où l’on se déconnecte du monde... pour mieux se reconnecter à l’essentiel.
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