
Pour certains, le Tour Voile est une succession de premières fois : première navigation en Figaro Beneteau 3, première nuit en mer en course... C’est justement ce que s’apprêtent à vivre les 8 équipages engagés dans cette 46e édition. À la joie de se lancer dans une telle aventure, se mêle une pointe d’appréhension. Mais très vite, l’impatience de prendre le large l’emporte sur la peur de l’inconnu.
C’est notamment le cas, d’Emiel Joye à bord de Région de Bruxelles-Capitale / Brussels Hoofdstedelijk Gewest, qui a découvert le support seulement la semaine dernière. « C’est le premier offshore pour notre équipage, détaille le jeune belge. Cette grande navigation sera une expérience intéressante. Est-ce que nous réussirons à dormir ? L’idéal serait que nous nous organisions en quarts pour rester frais pour la suite, car nous allons très peu, voire pas du tout, nous relayer pendant le reste du Tour. »
Du côté de l’équipage de Dunkerque-Kiloutou, la question des quarts ne s’est pas encore posée. Elle sera sans doute tranchée à la dernière minute. Les tenants du titre n’en sont pas à leur coup d’essai. Sur le pont depuis hier soir afin d’analyser la météo à venir, les Nordistes se sont essayés à l’exercice lors des deux précédentes éditions. « Ça va être cool, du fun, du kiffe et c’est parti, souligne Mary Boinet. L’an dernier, ce n’était pas du tout les mêmes conditions. Nous avions beaucoup plus de vent et de mer. »
Pour cette course, les étraves des Figaro Beneteau 3 devraient être ménagées. Après avoir laissé l’île de Groix à bâbord, la flotte mettra cap au Sud, au portant, sous l’influence de l’anticyclone. Une belle nuit en perspective, prometteuse de jolis surfs, espèrent les concurrents.
Autant de situations de navigation différentes qui permettent à ces marins de progresser constamment tout au long de ces 15 jours de compétition. « Ces grandes courses nous permettent d’engranger de l’expérience, poursuit Mary. Je ne suis pas habituée à faire de l’offshore, je n’en fais que pendant le Tour Voile. Grâce à ça, nous apprenons davantage sur les côtes, les courants, la stratégie en fonction des fonds... Ça permet de rêver, de se projeter en pensant à la suite. »
Pour l’heure, un parcours de 164 milles les attend. Même si la navigation s’annonce plutôt « cool » en termes de conditions météo. Elle reste toutefois piégeuse par endroit, avec une évolution du vent sur toute l’étape. « L’un des choix stratégiques sera de contourner Belle-Île par le Nord ou par le Sud, précise le directeur de course, Yann Chateau. Ensuite, il y aura un point d’empannage, qui se situera dans l’Est de Belle-Île, en raison d’une bascule de vent qui passera de l’Ouest au Nord. Le second défi surviendra à l’approche de Royan, dans une zone comprise entre l’île d’Yeu et la côte charentaise, où le vent devrait faiblir sensiblement. Les bateaux ralentiront avant de retrouver un souffle en début d’après-midi dimanche 29 juin, avec une arrivée estimée entre 14 et 15 h, selon les dernières prévisions. »
Pour chaque concurrent, chacun écrit d’ores et déjà, mille après mille, l’histoire de son Tour Voile qui les mènera jusqu’à Royan avant une étape à Pornichet, puis, à Port-la-Forêt.