
Plus jeune vainqueur du Vendée Globe, record absolu de vitesse à la voile ou construction du Titanic 2, réplique du célèbre paquebot, ou lancement du premier bateau de plaisance à foils. Retour sur les dix moments forts de l'année 2013.
1- Le Vendée Globe de la jeunesse
Il y a exactement un an, nous vivions au rythme des vacations du Vendée Globe. Le 1er janvier 2013, François Gabart et Armel le Cleac'h passaient le cap Horn en tête: place à la remontée de l'Atlantique.
François Gabart, leader et cap-hornier
Quelques jours plus tard, Jean Le Cam les suivait: une belle revanche pour le marin breton qui avait chaviré lors du précédent Vendée Globe, juste avant le cap mythique, qu'il avait finalement passé sur le bateau de son sauveteur, Vincent Riou. En ce mois de janvier 2013, le loup de mer a pu s'exclamer avec un grand sourire: "ça y est, je suis quadruple cap-hornier!"
Puis la ligne d'arrivée des Sables d'Olonne s'est rapidement dessinée. François Gabart a bouclé son premier tour du monde en vainqueur le dimanche 27 janvier, après 78 jours de course. Pour le skipper de Macif, cette ligne d'arrivée lançait le début d'un tourbillon médiatique inédit. Et beaucoup d'émotions à digérer pour son dauphin, Armel Le Cleac'h, rentré un peu plus de trois heures plus tard au port. Un écart minime après trois mois de tour du monde, en grande partie mené au coude à coude.
Armel Le Cleac'h: "Des émotions à digérer"
Où et quand Armel Le Cleac'h a-t-il perdu le Vendée Globe ?
2- La renaissance du Titanic
Le mois suivant, un milliardaire australien annonçait ses rêves de grandeur: le lancement du chantier Titanic 2, la réplique du célèbre paquebot. «Je le finance seul, parce que je veux dépenser l'argent que j'ai avant de mourir», avait-il alors assuré.
Le Titanic va renaitre en Chine et reprendre la mer
Quelques mois plus tard, une grande exposition s'installait à Paris et recréait l'ambiance du bord. Frissons compris avec la reconstitution de l'iceberg.
Escale à Paris pour le Titanic
Une exposition chapeautée par l'un des premiers explorateurs de l'épave, Paul-Henri Nargeolet
A la découverte de l'épave du Titanic
3- Le doublé historique de Yann Eliès
La saison du circuit Figaro a commencé en beauté avec le sacre d'Erwan Tabarly, toujours placé, jamais premier, avant de savourer sa victoire sur la Transat Bretagne-Martinique. «La voile, c'est comme le bon vin, les skippers s'améliorent en vieillissant!», s'est réjoui Erwan Tabarly sur les pontons de Fort-de-France. Et ce n'est pas son blond confrère qui le contredira: 15 ans après sa première tentative sur la Solitaire du Figaro, Yann Eliès a décroché sa première victoire en 2012... avant de réaliser un doublé historique avec sa victoire sur l'édition 2013.
Yann Eliès entre dans l'Histoire avec sa deuxième victoire
Une performance spectaculaire après son avarie sur l'avant-dernière étape. Il sera sur la ligne de départ de Deauville en juin prochain, déterminé à décrocher un troisième titre consécutif.
4- La remontée de l'épave du Concordia
Vingt mois après le naufrage qui a fait 30 morts et deux disparus, le Costa Concordia a été redressé le 17 septembre dernier. Cette opération était une première mondiale pour un navire de cette taille.
Le redressement du Condordia en accéléré
Il doit maintenant être évacué, lors d'une nouvelle opération exceptionnelle.
Un géant pour déplacer le Costa Concordia
5- Premier record du géant Spindrift
Le maxi-trimaran Spindrift 2 a brillamment réussi sa première mission en battant le record de la Route de l'Atlantique avec deux jours d'avance. Yann Guichard rêve maintenant de le mener en solitaire sud la Route du Rhum. « Il y a un défi formidable à mener seul une telle machine, nous confie-t-il. Et puis je souhaite dépasser la frustration ressentie sur la précédente édition de la Route du Rhum. » Il s’était classé quatrième, après être resté englué dans les calmes à quelques encablures de la ligne d’arrivée. « J’ai eu l’impression de ne pas être allé jusqu’au bout. »
Premier record battu pour Spindrift 2
6- Les Français à toute vitesse
Cet automne, le véliplanchiste Antoine Albeau ne s'est pas contenté de gagner son 21e titre mondial, il a aussi amélioré son propre record du monde de vitesse en filant à 51.69 noeuds sur sa planche à voile. Il se rapproche petit à petit des 52 noeuds, son objectif. Pendant ce temps là, sur le plan d'eau de Salin-de-Giraud, Alex Caizergues cherchait aussi à pulvériser un record, en kitesurf cette fois-ci. C'est chose faite le 11 novembre avec une pointe à 56,62 nœuds, soit plus de 100 km/h.C'est 0,97 nœud de plus que le précédent record, alors détenu par l'Américain Rob Douglas.
Alex Caizergues pulvérise le record du monde de vitesse
7- Une Transat Jacques Vabre éprouvante
Retardée au démarrage, la flotte de la Transat Jacques Vabre a rattrapé le temps perdu en filant sur l'Atlantique. Sébastien Josse et Charles Caudrelier ont franchi la ligne d'arrivée après seulement 11 jours de course. Exténués. Le duo a poussé à 100% des machines initialement conçues pour des équipages de six personnes. Même fatigue sur le visage des gagnants en catégorie Multi50, Erwan Le Roux et Yann Eliès.
"Nous avons le summum d'une belle régate"
Et comme la Transat Jacques Vabre est une course qui célèbre pas moins de quatre vainqueurs, le duo Riou / Le Cam en Imoca a vécu une arrivée triomphante. En Class40, c'est Sébastien Rogues et Fabien Delahaye qui ont remporté la mise après une course menée sans partage.
8- Une Mini-Transat inédite
La Mini-Transat devait prendre le départ le 13 octobre dernier. Mais l'automne est arrivé sur l'Atlantique deux jours avant cette date tant attendue.
Le casse-tête du départ pour la Mini-Transat
Or, les organisateurs devaient trouver les meilleures conditions pour permettre à une flotte de 84 concurrents, marins aguerris et amateurs venus vivre l'aventure d'une vie, de traverser l'Atlantique en toute sécurité. Et cette année, la Mini-Transat ne ressemblait à aucune autre avec une première étape Douarnenez-Lanzarote annulée en cours de route et des concurrents réfugiés en Espagne, entre Sada et Gijon.
Une curieuse situation qui a inspiré les cinq marins de Sada
Les concurrents malheureux qui avaient dû abandonner sur la première étape ont donc pu profiter d'une deuxième chance. On a donc vu sur la Mini-Transat 2013 un concurrent abandonner deux fois sur une même course. Au final, c'est un outsider qui a réussi à tirer son épingle du jeu, après avoir passé des nuits et des nuits dans son bateau, avant le départ, pour économiser son petit budget. Benoît Marie a décroché son rêve.
La Mini-Transat dans les yeux du vainqueur
En série, c'est un Morbihannais qui occupe la première place. Le champion de France en titre dans sa catégorie décroche également la sixième place au classement scratch. Une performance remarquable.
9- Les Français voient l'avenir sur plusieurs coques
La fin d'année a été marquée par l'annonce de deux projets ambitieux. Le premier, le Collectif Ultim, ambitionne de mettre en place un championnat pour les maxi-trimarans, avec un tour du monde prévu en 2017.
Un tour du monde sur trois coques
Le collectif n'a pas été créé par des marins mais par des armateurs: Sodebo, Macif, Banque Populaire. Contrairement à la deuxième annonce marquante de cette fin d'année, lancée au coeur du Nautic, celle de l'union de Franck Cammas, Michel Desjoyeaux et Olivier de Kersauson pour porter un défi français sur la prochaine Coupe de l'America.
Les Français unissent leurs forces pour la Coupe de l'America
10- Un bateau de plaisance à foils pour le Nautic
Il était très attendu. Phantom International a présenté son premier catamaran de sport volant destiné à être commercialisé en série pour le grand public. Sa technologie est issue d’une longue lignée de multicoques volants professionnels mais la grande nouveauté de ce bateau est de la mettre à la portée de tous. « 30% de nos bateaux sont vendus à des professionnels, équipes de la Coupe de l'America ou MOD70 explique Alex Udin. Mais les particuliers représentent bien la grande majorité de notre clientèle. » Le président de Sail Innovation recommande toutefois de réserver son embarcation à des amateurs avertis : le Flying Phantom file à plus de 50 km/h et s’élève au-dessus de l’eau dès 7 nœuds de vent. Il a été développé par les équipes de Franck Cammas et testé par des skippers professionnels, comme François Gabart.
Le Flying Phantom, un concentré d'innovations
En route désormais pour 2014, une année qui s'annonce pour le moins prometteuse. Bonnes fêtes de fin d'année à tous !