Le trawler a le vent en poupe !

Vous ne l’avez peut-être pas remarqué mais une catégorie de bateau à moteur connait un succès depuis quelques années. J’entends ici, les nombreuses unités de ce type exposées sur les récents salons nautiques d’automne : Cannes, La Rochelle, Gênes en Italie ou Fort Lauderdale aux Etats-Unis. Non, il ne s’agit pas de coques rapides, de designs élaborés ou encore moins de concentrés de puissance. D’aspect classique ou moderne, ces unités de croisière font le bonheur de nombreux plaisanciers à travers le monde, sous le nom de “trawler”. Cet anglicisme rassemble des “bateaux de voyage” en version mono ou multicoque, avec des carènes à déplacement ou semi-planantes.
La clientèle des trawlers est variée même si tous revendiquent un goût certain pour les voyages au long cours et de très bonnes connaissances en navigation hauturière.
Dans les ports, je devine à bord de ce type d’unité, beaucoup de “voileux” qui considèrent le trawler comme un bateau facile à manœuvrer et idéal pour la croisière en Méditerranée, surtout lorsque le dieu Eole n’est pas de la partie.
Et si les initiés désignent le chantier Grand Banks comme le digne héritier de cette catégorie (aussi bien en termes de comportement marin que de finition et d’élégance), d’autres constructeurs ont depuis investi ce créneau très porteur. En Asie tout d’abord avec des productions venues de Malaisie, de Honk Kong ou de Chine à l’image des gammes Selene ou Adagio. Plus proche de nous, les chantiers européens ne sont pas en reste à l’image des unités mixtes “mer-rivière” produites en Europe du nord et dans les pays qui portent une attention au développement durable. Fabriquée en Slovènie, la série Greenline à propulsion hybride constitue un très bel exemple avec ses bateaux “star” comme le 33 et le 40 pieds. On parle de 250 bateaux Greenline vendus en moins de quatre ans à travers la planète, dont quelques dizaines dans l’Hexagone !
En Italie, le sacro-saint univers de yachts s’inspire sensiblement de la philosophie des trawlers. Aux salons de Cannes et de Gênes, le public a pu admirer les nouveaux et prestigieux Azimut Magellano 43 ou le Wally Ace qui s’appuyent désormais sur des carènes à semi-déplacement…
En France, Bénéteau s’est engouffré dans la brèche il y a une dizaine d’années avec sa propre gamme de trawlers dotés de carène semi-planante, pour de meilleures performances. Près de 20 nœuds en pointe ! Dernier modèle en date : un 50 pieds, le Beneteau ST 50. A quelques encablures, le rochelais Rhéa Marine a crée la sensation en lançant un 36 pieds au look neo-rétro. Du côté des multicoques, le tricolore Fountaine Pajot joue aussi la carte du voyage avec des modèles de trawlers. Stables et affichant une consommation modeste, ces catas séduisent aussi pour la croisière avec un espace de vie important à bord. Primordial, si vous passez de longues semaines à bord.
Au chapitre des nouveautés 2013, je tiens à vous faire partager mes deux coups de cœur du moment. Le premier reprend la ligne et la philosophie des fameux pointus des Baléares, c’est le Sasga 42. Un nom qui ne vous dira rien. En fait, il s’agit d’un bateau imaginé et conçu par la dynastie locale Sastre, famille fondatrice de la défunte gamme Menorquin. Sublime au premier regard, cette unité de 13,20 mètres affiche une ligne moderne complétée par une finition de toute beauté. On adore !
Le second coup de cœur nous ramène en Normandie, au cœur du chantier Garcia, propriété du groupe Allures. Un spécialiste incontesté de la voile. Le constructeur français a complètement bouleversé les codes stylistiques en signant le Garcia GT 54. Supervisé par Jean-Louis Garcia, ce trawler en aluminium est doté d’une silhouette très moderne, fruit de l’imagination d’un ponte du design : Patrick Le Quément, ex-directeur du design industriel de Renault. Sur le fly, un véritable gréement donne au GT 54 un air de “fifty”. A bord, la décoration intérieure et les aménagements font appel à une conception très moderne et révolutionnaire pour un bateau de type “trawler”. C’est le designer nantais Franck Darnet qui en est à l’origine. Mention spéciale pour son carré, très lumineux et fonctionnel. On se croirait dans un loft !