Le Figaro n’est pas une régate de clochers
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C’est parti pour cette quatrième et dernière étape de la Solitaire. Une étape finalement longue après avoir failli être raccourcie du fait de conditions météo un peu musclées. Il y a eu des pressions pour avoir un parcours plus court et moins venté et des pressions pour avoir un parcours plus long et plus venté.
Ce sont finalement les tenants de la seconde option dont je fais parti qui ont obtenu gain de cause : et nous voilà partis sur un parcours long qui ouvre le jeu. Même s’il risque d’y avoir du vent tout le temps avec de faibles écarts, les différentes options possibles et la conduite dans du vent fort peuvent quand même créer des écarts.
Du coup, ceux qui sont devant au classement général se disent « zut ça peut jouer contre nous » et ceux qui ne sont pas devant, dont je fais malheureusement partie, ont le sourire. Il ne fallait pas se priver de ce suspens et raccourcir la dernière étape du Figaro. Partir sur le parcours long était la bonne décision : le Figaro n’est pas une régate de clochers.
Quoi qu’il arrive sur cette dernière étape, cette Solitaire aura été une expérience très intéressante pour moi. La vivre de l’intérieur est assez passionnant. Le niveau est très homogène. Il y a des suiveurs comme tout le temps, il y a des concurrents comme Adrien Hardy ou Jean-Pierre Nicol qui attaquent tout le temps. Du coup, quand ça passe, ça peut faire mal, mais quand ça ne marche pas, ça ne marche pas du tout. Il y a aussi des concurrents qui vont vite et qui peuvent faire la différence en allant vite. Malheureusement, il y a aussi des marins qui sont là depuis longtemps et qui, malgré leur talent, n’ont plus le peps pour être devants.
D’une manière générale, on ne peut pas dire que personne ne fait d’erreur cette année. Les gens à terre doivent se demander : pourquoi tant d’erreurs à ce niveau là ? Hé bien sans doute du fait du niveau très élevé et de la pression que les marins se mettent. En se mettant la pression, des concurrents prennent des risques et commettent des erreurs. Et je fais partie de ces concurrents qui ont fait des erreurs. Du coup, on voit de jeunes marins comme Julien Villion qui font avancer très bien leur bateau et qui, libérés de cette pression qu’ils ne connaissent pas encore, qui font de très belles choses. Bref, cette Solitaire est enrichissante, c’est du bonheur.
Mich Desj sur TBS