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Figaro Nautisme : Qu’est ce qui a poussé Panerai à se tourner vers la voile classique en 2005? Angelo Bonati : L’histoire de Panerai est liée à la mer. Panerai a créé sa première montre pour la Marine italienne en 1936. Quand nous avons souhaité promouvoir la marque, le choix de la voile nous a semblé naturel. Nous cherchions quelque chose d’exclusif qui nous permette de montrer les valeurs de la marque. Quoi de mieux que la voile classique ? Les yachts de luxe ne dégagent pas d’émotion et les bateaux modernes n’évoquent pas grand chose à un public non connaisseur, alors que les bateaux classiques font rêver. Ils sont synonymes de liberté, de beauté et d’aventure. Nous souhaitions transférer les valeurs de la voile classique à la marque Panerai. Il faut beaucoup de compétences et de savoir-faire pour entretenir et restaurer les bateaux classiques. C’est la même chose pour la haute horlogerie, qui demande beaucoup de passion, d’expérience et de précision. Panerai est une marque unique, authentique et pleine de valeurs. Chaque bateau classique est lui aussi unique et fait partie de l’histoire de la navigation. C’est pour ça que nous avons décidé de créer le Panerai Classic Yachts Challenge. C’est également un excellent support de relations publiques.
Est-ce qu’armer un bateau était essentiel pour Panerai ? Oui, c’est un élément clef du parcours de Panerai dans notre engagement dans le sponsoring. Quand nous avons repéré Eilean (un ketch bermudien de 22 mètres dessiné et construit par les chantiers Fife, ndlr) à Antigua en 2006, il était en très mauvais état. Le bateau a été construit en 1936, l’année où Panerai a sorti sa première montre. Nos histoires sont parallèles. Le monde de la voile classique est un monde de passion pour les belles choses, pas que la navigation. L’annonce de l’achat du bateau a eu un très bon accueil sur le Panerai Classic Yachts Challenge. Les gens nous apprécient encore plus maintenant qu’on a un bateau car nous sommes comme eux, nous participons aux régates aussi. Cela nous permet d’être encore plus pris en considération dans le milieu. Nous avons restauré Eilean de 2006 à 2009. Elle a participé pour la première fois au Panerai Classic Yachts Challenge en 2010. Le bateau a généré des retombées exceptionnelles que l’on aurait jamais pu imaginer. C’est également notre ambassadeur dans le cadre des actions caritatives que nous menons pour les enfants.
Pourquoi avoir décidé de vous associer à la Transat Classique ? C’est l’unique transatlantique pour les yachts classiques. Le Panerai Classic Yachts Challenge se dispute aux Caraïbes, en Amérique du Nord et en Méditerranée. Il nous a semblé intéressant de nous associer à une course reliant les deux continents. Cela créé un lien entre nos différents évènements internationaux. Sur le Panerai Classic Yachts Challenge, c’est du pur racing. Là, la navigation est différente. Il ne suffit pas d’être bon sur une journée ou un week-end, mais tout le long de la course. Cela ne demande pas les mêmes compétences. Il y a un esprit différent sur une transatlantique, beaucoup plus professionnel que sur le circuit méditerranéen. Quand on part sur une transat, c’est pour environ un mois. Il faut être bien préparé et avoir de bonnes connaissances en navigation.
Panerai sera-t-il présent sur la prochaine édition de la course ? Nous sommes en train de discuter avec les organisateurs pour réduire l’espace entre les courses. Là, la Panerai Transart Classique a lieu tous les quatre ans. Nous aimerions qu’elle ait lieu tous les deux ou trois ans. Eilean participera à la prochaine édition. Le bateau a participé au Panerai Classic Yachts Challenge dans les Caraïbes avant de venir à Cowes puis de régater en Italie. On doit faire un check-up et faire quelques travaux. C’est pour ça qu’elle n’y participe pas cette année. On pourrait comparer les bateaux classiques à de belles dames un peu âgées. Mais je suis un peu jaloux de voir les bateaux partir. J’espère pouvoir faire la transat un jour. Pouvoir voir un coucher de soleil en haute mer doit être quelque chose de formidable !
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