Un tour du monde en moins de 80 jours ?

Mercredi, au classement de 5 heures du matin, Armel Le Cléac’h (Banque Populaire) possédait 8 milles d’avance sur François Gabart (Macif). Une nouvelle fois, les deux leaders affolent les compteurs. A commencer par Le Cléac’h qui filait à 20,5 noeuds de moyenne dans des vents de sud-ouest bien établis après avoir parcouru 445 milles lors des dernières vingt-quatre heures. Dans le même temps, Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec) concédait 100 milles. Il accuse désormais un retard de 572 milles sur Le Cléac’h. Un écart qui va encore augmenter car le skipper niçois est aux prises avec des vents instables qui ne lui permettent pas de dépasser actuellement la vitesse de 10 noeuds. Rarement on aura assisté à un tel schéma météorologique autour de l’Antarctique lors d’un Vendée Globe. A ce jour, toutes les bascules de vent auront été favorables à Le Cléac’h et Gabart. Un véritable boulevard. Jamais les poursuivants n’auront eu une petite lueur d’espoir de revenir dans la partie. On se demande comment Alex Thomson (Hugo Boss), quatrième, n’est qu’à deux jours et demi seulement de navigation du tableau arrière de Banque Populaire après avoir rencontré autant de passages à niveaux météo abaissés. Par contre, derrière, Jean Le Cam (SynerCiel), cinquième, a déjà un déficit de 1 920 milles après 45 jours de course !



Un Vendée Globe à la Jules Verne ?



A cette cadence, la barre mythique des 80 jours pourrait, pour la première fois, être franchie par un navigateur solitaire en monocoque. En 2008, Michel Desjoyeaux avait rejoint le cap Horn en un peu plus de 56 jours et 15 heures. La remontée de l’Atlantique avait donné lieu à un nouveau record en 27 jours et 12 heures. Aujourd’hui, les premières estimations donnent les deux leaders à la sortie du Pacifique aux abords du 1er janvier, soit un temps d’environ 52 jours. En imaginant que François Gabart et Armel Le Cléac’h s’alignent sur le temps de référence de Michel Desjoyeaux pour la remontée de l’Atlantique, on pourrait donc avoir une arrivée aux Sables d’Olonne en-dessous de la barre des quatre-vingts jours. Il faut toutefois se souvenir que, lors de sa remontée, le skipper de Foncia avait bénéficié de conditions météorologiques très favorables. En revanche, dégagé de la pression de ses principaux concurrents, il avait pu naviguer à sa main. La bagarre qui oppose actuellement les deux hommes de tête devrait les inciter à continuer de naviguer pied au plancher. Premiers éléments de réponse dès le début de l’année 2013, mais une arrivée aux abords du 27 ou 28 janvier paraît dans l’ordre du possible…



Stamm à Dunedin



Après une remontée difficile dans les petits airs vers la Nouvelle-Zélande, Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) est arrivé au mouillage la nuit dernière à Dunedin où il entend bien réparer les fixations de ses hydrogénérateurs avant de reprendre la course. Entretemps, Mike Golding (Gamesa) et Dominique Wavre (Mirabaud) vont, dans la journée, lui passer sous le nez. Au mieux, le marin suisse reprendra la mer en huitième position.



CLASSEMENT



Positions du 26/12 à 5 heures : 1.Armel Le Cléac´h (Banque Populaire) à 9 398 milles de la ligne d’arrivée; 2.François Gabart (Macif) à 8,8 milles du leader; 3.Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec) à 572,9 m; 4.Alex Thomson (Hugo Boss) à 1 059,2 m; 5.Jean Le Cam (SynerCiel) à 1 920,9 m; 6.Bernard Stamm (Cheminées Poujoulat) à 2 230 m; 7.Mike Golding (Gamesa) à 2 314,7 m; 8.Dominique Wavre (Mirabaud) à 2 345 m; 9.Javier Sanso (Acciona 100% EcoPowered) à 2 554,9 m; 10.Arnaud Boissières (Akéna Vérandas) à 3 073,2 m; 11.Bertrand de Broc (Votre Nom Autour du Monde avec EDM Projets) à 3 546,5 m; 12.Tanguy de Lamotte (Initiatives-Coeur) à 3 959,1 m; 13.Alessandro Di Benedetto (Team Plastique) à 4 751,9 m. Abandons : Marc Guillemot (Safran); Kito de Pavant (Groupe Bel); Samantha Davies (Savéol); Louis Burton (Bureau Vallée); Jérémie Beyou (Maître CoQ); Zbigniew Gutkowski (Energa); Vincent Riou (PRB).