
Menés 8-1 mercredi dernier, les Américains refont surface 8-5 après une impressionnante journée où ils ont remporté les deux manches du jour. Restant sur 4 succès consécutifs, le defender s'accroche à son aiguière d'argent.
"On peut gagner cette Coupe." De la bouche de Ben Ainslie, quadruple médaillé d'or olympique et tacticien d'Oracle Team USA (OTU), la phrase doit être prise au sérieux. Surtout du côté des Néo-Zélandais qui ce mercredi menaient 8-1 notamment grâce à la vitesse d'Aotearoa, leur AC72 surpuissant. Depuis, "le design team et le shore shore ont effectué un travail exceptionnel", a déclaré James Spithill le barreur du defender, pour remettre le catamaran américain sur le même pied d'égalité que celui des Kiwis, réussissant désormais à le dépasser.
Le duo Ainslie / Slingsby fait le show
Dans un vent orienté ouest-sud-ouest d'une dizaine de nœuds le plan d'eau de San Francisco se transforme en échiquier géant où les pièges et les bons placements se négocient avec rudesse. La cellule tactique / stratégie importe dans ces conditions là autant qu'un gardien lors d’une séance de tirs au but. Dans un bon jour et bien inspirée la paire Ben Ainslie et Tom Slingsby a fait sensation, étalant leur maîtrise et prouvant qu'ils ne sont pas médaillés d'or olympique pour rien. "Tom (Slingsby) m'a beaucoup aidé pour faire la tactique et décrypter le plan d'eau", a déclaré Ben Ainslie, ajoutant que son expérience vécue aux Jeux Olympiques l'aide à surmonter ces situations difficiles. "À deux reprises j'ai mal débuté mes JO. Le fait de les avoir remporter sur le fil m'a donné beaucoup de confiance que j'essaie de transmettre aux hommes à bord. Et ils y croient, on peut aller gagner cette Coupe !"
"Une énergie incroyable"
Aidé par 6 médailles olympiques - dont 5 en or - dans son cockpit, le barreur australien d'Oracle Team USA, James Spithill pilote son vaisseau très sereinement. "La communication entre Tom et Ben est excellente et progresse de jour en jour. Pour moi tout est clair, je n'ai qu'à les écouter. Ils ont un impact énorme sur l'équipe qui le leur redonne bien", a souligné l'Aussie. Le barreur du defender sent également monter une ferveur qui stimule encore plus ses équipiers. "Les milliers de messages qu'on a reçu nous ont beaucoup aidé. Maintenant on sent vraiment qu'on a toute une nation et toute une ville qui poussent derrière nous, ça nous donne une énergie incroyable", a avoué l'Australien, plus jeune vainqueur de la Coupe de l'America en 2010 à 30 ans, avec le défi américain.
Une dynamique qui s'est inversée après les débuts compliqués du défi américain, comme l'a rappelé le skipper d'OTU : "Du dessalage en octobre 2012 à la suspension de notre régleur d'aile Dirk DeRidder, en plus des deux points de pénalité (infligée par le jury pour tricherie en AC45, circuit préliminaire à la Coupe, ndlr), rien n'allait dans le bon sens". Pourtant les tendances s'inversent sur l’eau et dans la bouche des spécialistes de la Coupe, aux abords des quais les drapeaux américains fleurissent de nouveau et les supporters se montrent beaucoup plus enthousiastes.
Une remontée fantastique ?
L'histoire du sport est garnie de remontées fantastiques, comme la finale de Roland Garros 1999 entre Agassi et Medvedev, mené 2 sets à zéro et qui souleva le trophée 3 sets plus tard, ou encore la finale de Ligue des Champions 2005 entre Liverpool mené 3-0 à la mi-temps et L'AC Milan qui s'acheva par la victoire aux tirs au but des Anglais. Cette 34e finale peut-elle s'inscrire dans l'histoire ? Elle en prend en tout cas le chemin même si on peut craindre d'éventuelles réclamations et recours en justice de la part des Américains s’ils venaient à remporter les deux prochains duels.
Dans ce cas précis, le defender aurait cumulé les 9 victoires initialement requises à la victoire mais pointerait officiellement encore à 2 points (8-7) de l'"Auld Mug" en raison de la sanction du jury international pour tricherie. Les Américains ont démarré la compétition avec 2 points de pénalité, il leur fallait donc cumuler 11 victoires pour garder le trophée contre 9 pour les Kiwis, toujours à un point d'une 3ème Coupe de l'America depuis mercredi. Une attente qui commence à peser sur les épaules de Dean Barker et ses 10 équipiers, à qui il reste tout de même 4 balles de match sur les 8.
Ce lundi, les courses 16 et 17 si besoin sont programmées à 13 h15 et 14 h15 locales soit 22h15 et 23h15 heure française.