
Pour cette 45e édition de la Solitaire du Figaro Éric Bompard Cachemire, sept nouveaux skippers viennent découvrir l'aventure.
Sept marins seront sur la ligne de départ, ce dimanche à 13 heures, au large de Deauville pour leur navigation initiatique sur la Solitaire du Figaro Éric Bompard Cachemire. Sept hommes dans leurs petites bottes caoutchoutées, prêts à se lancer dans le grand bain d'une course vénérable qui a bercé leurs songes de jeunesse.
Venir se frotter aux cadors du circuit ayant pour certains des palmarès longs comme un annuaire des marées demeure déjà un challenge en soi. Ils le savent tous, ce grand plongeon sur cette épreuve en quatre étapes longue de 2014 milles théoriques et se déroulant sur plus de trois semaines demande avant tout de l'humilité. Face à l'adversité, donc, mais également vis-à-vis des éléments et de leurs propres capacités.
Ceux que l'on nomme des bizuths ne sont pas tous nés du dernier crachin breton. Gwenael Gbick (Made in Midi) fêtera par exemple ses 47 ans le 19 juin prochain. L'Aquitain Clément Salzes (Darwin-Les Marins de la Lune) et le Trinitain Gwénolé Gahinet (Safran-Guy Cotten) viennent de franchir le cap de la trentaine souriante. En revanche, de jeunes pousses n'ayant pas enjambé le quart de siècle sont elles aussi dans les starting-blocks pour remporter le classement Bénéteau de la première participation. Sam Matson (Artemis 21), Alan Roberts (Artemis 23) et Richard Mason (Artemis 77), Anglais tous trois, viennent de débarquer sur les côtes normandes avec autant d'envie de combattre que le Sablais d'origine Sébastien Simon (Bretagne-Crédit Mutuel Espoir).
Gwénolé Gahinet vient, lui, de remporter avec brio la Transat AG2R La Mondiale en compagnie de Paul Meilhat (SMA). Premiers bords en Figaro Bénéteau, et déjà son patronyme gravé sur les tablettes pour celui qui porte un nom célèbre dans le monde des solitaires. Son père, Gilles, a remporté la Course de l'Aurore, en 1977 et 1980. Il y a donc une notion affective dans cette entrée au sein de ce circuit particulier: «J'ai lu plein de récits sur mon père, que je n'ai pas connu, car j'avais à peine 1 an lorsqu'il est décédé. C'était de belles aventures qui m'ont fait rêver adolescent.» Après un diplôme d'ingénieur Arts et Métiers, Gwénolé Gahinet travaille pendant trois années pour le cabinet d'architecture navale VPLP.
La compétition vélique reste dans son esprit et il se lance dans la course au large sur le circuit 6.50. Vainqueur de la Mini Transat 2011 en bateau de série, il a connu une fortune de mer l'édition suivante en prototype. Pour son nouveau challenge, en Figaro Bénéteau 2, il se sait encore en apprentissage: «Je ne pars pas complètement dans l'inconnu, car je connais la navigation en flotte. Mais se frotter à presque une quarantaine de bateaux, avec un niveau très relevé, reste impressionnant. Je suis là encore pour apprendre. Pour le classement bizuth, je n'y pense pas en ce moment. Je verrai ça sur les deux dernières étapes. Sur le papier, nous avons tous notre chance...»