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Pourquoi ce retour sur la Solitaire ?
« C’était prémédité. Si ma mémoire est bonne, je pense que je serai le seul marin à avoir participé à la première épreuve du Figaro en 1980. Attention, je ne parle pas de la Course de l’Aurore ! Pour le coup, je vais vraiment faire ancien combattant. En 1980, j’étais le plus jeune concurrent avant de la refaire en 1986 où j’ai failli gagner, en remportant la 1re étape. Ensuite est arrivé le Figaro 1 en 1990. J’ai attendu 2003 pour faire la première année du Figaro 2 et puis j’ai attendu sagement l’arrivée du Figaro 3. Soit quinze ans plus tard… Car les premières années sont toujours beaucoup plus intéressantes que les suivantes. »
Votre avis sur le nouveau Figaro 3 ?
« C’est un petit bateau qui penche ! (rires). Le fantasme des foils ? C’est la différence entre un albatros et un pingouin. L’un vole, l’autre pas. C’est bien, même s’il y a encore beaucoup de soucis de jeunesse, car on a une manière plus dure de mener ces bateaux que ne l’ont fait les testeurs de prototypes pendant plusieurs mois. En revanche, il existe une vraie cohésion entre tous les utilisateurs, on échange beaucoup. Ce qui est intéressant dans notre métier, dans le milieu de la voile, c’est que nous ne sommes pas obligés de gagner pour réussir. Et ce n’est pas la taille des oreilles qui fait que l’on entend mieux. L’intérêt d’une épreuve n’est pas proportionnel à la taille du bateau, ni à sa vitesse intrinsèque. C’est fascinant. En sport automobile, une fois que vous avez touché à la puissance, cela devient compliqué de redescendre en Clio. »

Et le principe de la monotypie ?
« C’est tout l’intérêt d’être contre des bateaux identiques. La vitesse devient alors anecdotique. Ce qui est fascinant, c’est le comparatif d’outils a priori semblables, mis à part les voiles. »
Un avis sur ce parcours inédit ?
« C’est intéressant car on traverse la Manche à six reprises et avec, à chaque fois, des cailloux partout et du courant. L’épreuve va être fatigante car le bateau est très exigeant. Le Figaro n’est pas très tolérant, il faut barrer constamment avec énormément de choix stratégiques. On peut imaginer des choix de routes beaucoup plus larges. Cela va être passionnant ! »
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