
Nous ne sommes plus en Méditerranée puisqu’il faut passer le détroit de Gibraltar depuis la Grande Bleue pour accéder à ce promontoire rocheux ouvert sur l’océan Atlantique. C’est dans la baie de cette ville qui fut le port d’attache de Christophe Colomb, qu’auront lieu les débats entre les huit équipes internationales, toutes remontées à bloc pour tenter de s’immiscer sur le podium aujourd’hui occupé par les Japonais, les Américains et les vainqueurs australiens de la saison 1.
Une hiérarchie encore fragile
Sixième des huit actes de la saison 2 - il ne restera que l’Australie mi-décembre et San Francisco fin mars 2022 -, le Spain Sail Grand Prix permettra-t-il à un des teams de porter l’estocade finale ? Rien n’est certain. Jusqu’ici, aucune d’elle n’a réussi d’échappée spectaculaire. A l’exception des Néo-zélandais et des Danois, toutes sont parvenues à se qualifier en finale. Record détenu par les Australiens de Tom Slingsby, quatre fois finalistes, devant les Japonais et les Américains suivis des Français, des Espagnols et des Britanniques. Deux équipes se partagent ex-aequo le plus grand nombre de victoires : les Japonais, en tête au général et les Australiens qui pointent pourtant à la 3e place. Tous les équipages ont également connu des contre performances, d’où un classement qui reste aussi fragile qu’un vol de F50 dans les petits airs. Mathématiquement, tout le monde peut encore rêver d’intégrer le brelan d’as, celui qui s’affrontera à San Francisco pour la grande finale.
Nouveau départ pour les Français
Du côté du France SailGP Team, le nouveau pilote Quentin Delapierre prend ses marques dans la baie de Cadix. En attendant de voir ses premiers bords en confrontation vendredi (courses d'entraînement), samedi et dimanche, le spécialiste du Nacra17, 8e aux derniers JO de Tokyo (avec Manon Audinet) a commencé à s’acclimater à son nouvel univers.
Il y a deux semaines, direction l’Irlande en compagnie de Leigh McMillan et de François Morvan pour une journée et demie de simulateur. « Ces séances ont été très précieuses pour me familiariser avec les commandes du bateau, parce qu’il y a vraiment des boutons partout, mais aussi pour comprendre les timings de chaque manœuvre et travailler sur la communication avec le régleur d’aile et le contrôleur de vol, mon but étant de ne rien changer à leur fonctionnement habituel et de m’adapter », raconte Quentin. Présent à Cadix depuis jeudi dernier, le jeune barreur a fait la connaissance de l’équipe technique et participé au montage du F50. Mais c’est hier, lundi, que Quentin s‘est retrouvé dans le grand bain, à l’occasion d’une première navigation dans 15 nœuds de vent et un gros clapot mal rangé. « Je pense que cette première nav’ restera à vie dans ma tête ! » confie t-il, enthousiaste. « Ce bateau, c’est de la folie, tu vas à une vitesse dingue, tu te demandes comment tous les systèmes fonctionnent, c’était hallucinant ! Au début, on a fait des choses simples, de la ligne droite, puis on a envoyé quelques manœuvres pour que j’intègre bien les séquences. J’ai essayé de m’appliquer dans la communication, dans les ‘call’ (consignes, prises de décision) pour qu’ils aient confiance en moi et qu’ils arrivent à me suivre sur chaque rotation, chaque mouvement du bateau. A la fin, on a fait quelques départs. J’ai voulu rapidement qu’on mette de l’intensité autour d’un parcours pour me rendre compte de ce que c’est, et ne pas être cueilli à froid quand les régates commenceront. Au final, je crois que ça s’est bien passé ! »
Les navigations vont se poursuivre toute la semaine. Vendredi, ce sera répétition générale avec les traditionnelles manches d’entraînement, avant le lancement de la compétition samedi à 16h30.
S’il est encore trop tôt pour parler météo, il est probable que le temps perturbé de l’automne qui sévit en Europe ces derniers jours perdure et pimente le jeu en baie de Cadix…
Le 6e homme est une 6e femme
Il y a du nouveau dans ce 6e Grand Prix. SailGP vient de franchir un pas supplémentaire en faveur de la mixité. Après l’obligation faite aux équipes d’intégrer des navigatrices, ces dernières auront désormais leur place à bord en tant que 6e équipier. Chez les Français, c’est Amélie Riou qui inaugurera cette nouvelle disposition : elle participera activement à l’ensemble des entraînements et des régates de Cadix.
CLASSEMENT GÉNÉRAL PROVISOIRE APRÈS 5 ACTES
1- JAPAN / Nathan Outteridge / 37 points
2- UNITED STATES / Jimmy Spithill / 35 points
3- AUSTRALIA / Tom Slingsby / 35 points
4- GREAT BRITAIN / Ben Ainslie / 32 points
5- SPAIN / Phil Robertson / 31 points
6- NEW ZEALAND / Peter Burling / 30 points
7- DENMARK / Nicolai Sehested / 28 points
8- FRANCE / Quentin Delapierre / 28 points