Hamilton Island Race Week – Retour sur la grande classique australienne

Régates
Par François Tregouet

Tous les ans fin août, pour marquer la prochaine fin de l’hiver austral, la fine fleur du yachting australien se donne rendez-vous à Hamilton Island, au Nord-Est de l’Australie, dans la Mer de Corail. Du petit quillard transportable aux monocoques de 100 pieds en passant par de nombreux multicoques, l'édition 2022 qui s'est clôturée samedi 27 août a été passionnante.

©Photo Salty Dingo
Tous les ans fin août, pour marquer la prochaine fin de l’hiver austral, la fine fleur du yachting australien se donne rendez-vous à Hamilton Island, au Nord-Est de l’Australie, dans la Mer de Corail. Du petit quillard transportable aux monocoques de 100 pieds en passant par de nombreux multicoques, l'édition 2022 qui s'est clôturée samedi 27 août a été passionnante.

Hamilton Island a beau se trouver à près de 1 000 milles nautiques de Sydney et 500 de Brisbane, voiliers et marins des deux principales villes de la côte Ouest n’hésitent pas à rejoindre les Whitsundays pour ce rendez-vous annuel. En plein hiver austral, retrouver des températures autour de 20 degrés aussi bien dans l’air que dans l’eau est un must. Un peu comme si les deux évènements que sont le spi ouest et la semaine de St Tropez avaient fusionné, avec la date du premier, Pâques, la localisation du second, et la variété cumulée de leurs participants. L’île acquise par le magnat australien Bob Oatley en 2003 et son yacht club signé Walter Barda Design offrent un magnifique écrin aux 224 participants réunis pour cette 36ème édition. Dans plusieurs catégories il a fallu attendre le dernier jour de course pour connaître les vainqueurs. L’alizé de Sud-Est soufflant fort a nettoyé le ciel permettant à cette édition exceptionnelle de se clôturer sous le soleil.

La plus grande régate d’habitables en Australie

L’enjeu était majeur dans les cinq classes IRC et les multicoques, qui avaient fait de ce rendez-vous leur championnat d’Australie annuel. Les plus grands bateaux, ceux de l’IRC 0 ont bien sûr souvent finis premiers en temps réel. Mais ce n’est ni Sandy Oatley et Mark Richards sur Wild Oats, ni John Winning sur Andoo Comanche qui l’emportent au classement général, puisque les deux 100 pieds sont largement devancés par le RP66 Alive de Duncan Hine qui en sept manches a cumulé quatre victoire et trois deuxièmes places. Il devance pourtant de peu le JV62 Whisper de David Griffith, qui avait commencé la dernière journée à égalité de points, mais s’est incliné dans la manche finale autour de Lindeman Island. En IRC 1, le Botin 52 Caro néo-zélandais de Max Klink lancé en 2021 l’emporte confirmant son ambition de gagner toutes les grandes classiques offshore, du Fastnet à la Middle Sea Race, en passant bien sûr par Sydney Hobart, même s’il lui sera difficile d’égaler le record de neuf victoires dans cette dernière course, un exploit qui appartient toujours à feu Bob Oatley. Deux points seulement derrière Caro, le TP52 Matador de David Doherty puis le champion en titre, le célèbre Ichi Ban de Matt Allen.

Orma 60 contre Extrême 40

Avec 12 participants, la catégorie IRC 2 promettait d’être disputée et ce fut bien le cas. Malgré sa victoire dans la dernière manche, le Schumacher 54 Maritimo de Bill Barry-Cotter a dû s’incliner face au First 45 Ikon de Bruce McCracken. Le Botin 40 Team Hollywood de Ray Roberts a remporté le championnat IRC 3 et un prix spécial lui a été attribué pour avoir gagné sept manches, soit l’intégralité des courses disputées ! La lutte pour la deuxième et la troisième place a été acharnée. C’est l'équipe australienne la plus éloignée, The Cadillac, le Barrett 9.5 Peter Chappell qui a fait le déplacement depuis Perth à plus de 4000 kilomètres de là, sur la côte Ouest, qui a terminé deuxième, le Cape 31 de Jeremy O'Connell, PP1, se classant troisième. Même résultat serré en IRC 4, l'Adams 10 Get It On l’emportant grâce à son succès le dernier jour devant le X Yacht Xpresso d'Ari Abrahams. Enfin, seuls trois multicoques très différents s’étaient inscrits à ce championnat d’Australie IRC. Peu de points communs en effet entre le Stealth 12 Coconuts un très beau course croisière construit en Asie, le trimaran Orma de 60 pieds Rex de Dale Mitchell et le catamaran Extreme 40 Angus de Michael Van Der Zwaard. Les deux derniers réalisaient finalement des performances très proches à des vitesses extrêmes dans les conditions sportives de la semaine qui ont régné toute la semaine, un seul point d’écart permettant au « petit » catamaran de devancer le grand trimaran.

Les baleines, marques de parcours à bien respecter

Si les images de ces deux libellules dans les embruns étaient magnifiques, heureusement pour la beauté du sport les deux autres catégories multicoques regroupaient un nombre plus conséquent de participants. Quatorze exactement pour plus petits d’entre eux qui arboraient un pavillon blanc et seize pour les plus grands multicoques de croisière affublés eux d’un pavillon noir. Pour les premiers, les deux F32srcx d'Australie du Sud, Carbon Credit et Crosshair se sont livrés toute la semaine à une lutte acharnée pendant pour les honneurs de la division Multicoque Blanc, avec un point d'écart avant la dernière course. La deuxième place de Carbon Credit dans cette sixième manche, lui a suffi pour devancer son rival qui terminait pourtant juste derrière lui. Rivaux sur l’eau mais amis à terre, les deux sudistes ont apprécié leur semaine à Hamilton Island, même s’ils ont trouvé le vent un peu fort le dernier jour pour leurs trimarans relativement bas sur l’eau. Pour l’anecdote, le vainqueur ayant perdu ses instruments lors de l’Airlie Beach Race Week la seule indication qu’il avait du vent à bord était par des brins de cassette VHS dans les haubans qu’il interprétait avec humour : « Quand la bande flotte, il y a du vent, quand elle ne flotte pas c’est qu’il n’y en a pas ! Chez les plus grands multicoques la victoire a été attribuée à Pali Pali, le Lightwave 38 le très beau plan Tony Grainger fabriqué par le dernier constructeur australien Roger Overell. La conclusion d’une magnifique semaine de régate dans les eaux turquoise des Withsundays, sanctuaire à baleines qui comme chaque année sont venues saluer les régatiers.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…