Golden Globe Race – Cape Town, la porte du Sud

Course au large
Par François TREGOUET

Alors que la France n’a d’yeux que pour la Route du Rhum, le monde continue de tourner, y compris pour les skippers de la Golden Globe Race. Le tour du monde en solitaire et sans escale sur les traces de Knox-Johnston et Moitessier n’est pas sans marques de parcours. Les premiers viennent ainsi de passer la porte de Cape Town, l’occasion de récupérer images et sons alors que les moyens de communication modernes sont proscrits dans cette course-rallye.

Simon Curwen à son arrivée dans la Baie du Cap - ©Photo Aïda Valceanu - GGR2022
Alors que la France n’a d’yeux que pour la Route du Rhum, le monde continue de tourner, y compris pour les skippers de la Golden Globe Race. Le tour du monde en solitaire et sans escale sur les traces de Knox-Johnston et Moitessier n’est pas sans marques de parcours. Les premiers viennent ainsi de passer la porte de Cape Town, l’occasion de récupérer images et sons alors que les moyens de communication modernes sont proscrits dans cette course-rallye.

Partis il y a deux mois des Sables d’Olonne, les 16 navigateurs solitaires ne sont plus que treize puisque trois d’entre eux ont dû abandonner. A la Porte Photo de Cape Town, située à l’entrée de Granger Bay Marina, les participants doivent réduire leur grand-voile, et affaler ou enrouler leurs voiles d’avant pendant au moins 20 minutes. Le créateur de la course, Don McIntyre, va alors à leur rencontre sur l’eau pour recueillir photos, vidéos, lettres, et les interviewer si les conditions le permettent. En revanche, rien ne peut leur être remis. Sur leurs monocoques de 36 pieds (11 mètres) des années 70 ou 80, les skippers encore en course s’apprêtent à affronter les mers du Sud. Certains en profitent donc pour mouiller et réparer par leurs propres moyens les petites avaries cumulées au fil des plus de 6000 milles nautiques déjà parcourus.

Simon Curwen, en leader serein

C’est le cas du premier de la flotte, le Britannique Simon Curwen qui, en panne totale de communications, était ravi d’apprendre qu’il était toujours en tête de la course et a jeté l’ancre le temps de résoudre des problèmes de drisses récurrents depuis l’équateur. Il a passé trois heures dans son mât le temps de passer messagers et drisses de remplacement. Il a néanmoins pris le temps de se confier à l’organisation, affirmant que « Ce n’était pas trop dur jusqu’à présent, car nous avions des vents gérables, mais ça va être très différent maintenant ! » Les références de cet anglais de 62 ans qui réside près de Lorient sont, il est vrai, clairement du côté du Golden Globe originel de 1968 : « Bill King et Loïck Fougeron n’ont pas dépassé le Cap en 1968, je suis donc très heureux d’être ici, et très impatient d’aller dans le Sud ». Partis des Sables d’Olonne depuis deux mois maintenant, le temps passé en mer ne lui pose aucun problème semble-t-il : « Je suis bien en mer, les seules choses qui me manquent sont les gens, ma famille, mes amis et les autres participants. Les seuls contacts que j’ai eus étaient avec des bateaux de passage, ce qui est plutôt limité ! »

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Kirsten Neuschäfer - © Photo GGR - DR

Pour l’amour du temps long

Des deux poursuivants de Simon, c’est la Sud-Africaine Kirsten Neuschäfer qui s’est présentée ensuite dans les eaux de son pays natal, devançant de seulement 5 milles le Finlandais Tapio Lehtinen. Radieuse de pouvoir apercevoir ses proches, elle ne semble pas se préoccuper plus que cela de la course malgré son excellente position, toute à son bonheur d’être en mer : « Je profite vraiment des mers du Sud et j’ai arrêté de me préoccuper de ma position. Je m’amuse tellement que j’ai presque envie que le temps ne passe pas trop vite. (…) J’apprécie vraiment de ne pas avoir de GPS, parce que ça m’oblige à observer, j’apprécie de ne pas avoir de prévisions météorologiques détaillées parce que cela m’oblige à réfléchir davantage ». Même si malgré tout elle avoue aimer « faire aller le bateau aussi vite que possible parce que c’est une course et pas un convoyage ! ». Le récidiviste Scandinave de 64 ans (il avait déjà participé à l’édition de 2018) quant à lui ne s’est pas éternisé dans les eaux Sud-Africaines : « J’adore être en mer avec ce bateau. (…) Je sais que cette porte fait partie de la course, mais la proximité de la terre me stresse, je suis beaucoup plus heureux à cent milles de là ».

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Le bateau de l'Indien Abhilash Tomy - © Photo Nora Havel - GGR2022

Damien Guillou en vue du Cap

L'Irlandais Pat Lawless et l’Indien Abhilash Tomy ont quant à eux passé la porte photo de Cape Town hier jeudi 10 novembre. Alors qu’aujourd’hui c’est le Français Damien Guillou qui, depuis le départ se bat avec des problèmes de régulateur d’allures, devrait apercevoir la montagne de la table. La prochaine porte à respecter est celle de Hobart en Tasmanie. Afin d’assurer la sécurité des concurrents jusqu’au Cap Horn, ceux qui n’auront pas passé cette étape avant le 31 janvier 2023 ne pourront pas poursuivre leur voyage. Si pour tous les concurrents ayant passé Cap Town ou sur le point d’y arriver cette échéance n’est pas un problème, pour ceux qui, à l’arrière de la flotte se battent encore pour se libérer de l’anticyclone de Sainte-Hélène la menace est plus sérieuse. Ainsi, Arnaud Gaist et Guy Waites sont au niveau du bateau de Robin Knox-Johnston en 1968 qui fait office de référence basse. Ils doivent impérativement rester devant son étrave virtuelle pour rester en course.

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte Lacroix
Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Denis Chabassière
Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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METEO CONSULT est un bureau d'études météorologiques opérationnel, qui assiste ses clients depuis plus de 30 ans. Les services de METEO CONSULT reposent sur une équipe scientifique de haut niveau et des moyens techniques de pointe. Son expertise en météo marine est reconnue et ses prévisionnistes accompagnent les plaisanciers, les capitaines de port et les organisateurs de courses au large depuis ses origines : Route du Rhum, Transat en double, Solitaire du Figaro…