Finale Louis Vuitton Cup - jour 6 : les Anglais creusent l'écart !

Par Figaronautisme.com

Après les brises soutenues des trois derniers jours de course lors de la finale de la Louis Vuitton Cup, une situation météorologique très différente s'est installée ce matin à Barcelone, avec des vents de 7 à 15 nœuds. Bilan de cette nouvelle journée de courses.

Course 9

Les deux teams sont à égalité et la tension est à son comble. La brise souffle sous un ciel nuageux avec des vents de 16 à 18 nœuds venant de l’est et une mer agitée. Au départ, l’équipe italienne (ITA) entre par bâbord, descendant en puissance sur les vagues. L’équipe britannique (GBR) est en retard (plus de 10 secondes) avec les deux planches abaissées et se place dans le sillage de l’Italie qui se dirige vers la limite droite de la boîte. L’Italie est la première à empanner et l’équipe britannique se place sur leur proue. Un croisement serré pour revenir sur la ligne, mais l’Italie doit virer pour démarrer du côté tribord de la ligne. L’équipe britannique cloue le piquet et démarre 8 mètres en arrière sur tribord, se dirigeant vers la limite gauche avant d’exécuter un virement lent. Avantage précoce à l’Italie.

Lors du premier croisement, l’équipe britannique passe derrière la poupe de l’Italie pour aller sur le côté droit du parcours, tandis que l’Italie continue au près sur tribord. L’équipe britannique vire à la limite droite tandis que l’Italie vire à la limite gauche. Lorsqu'ils se rejoignent à nouveau, l’équipe britannique prend la tête et force l’Italie à passer derrière. L’équipe britannique « s’appuie » vraiment sur son foil immergé, inclinant au vent en mode près. À la première marque au vent, le croisement est serré, les deux bateaux étant sur des laylines différentes. L’équipe britannique est juste devant, effectue un virement et abat. L’Italie fait de même et prend une avance de 2 secondes.

Les tactiques se séparent sur la première descente, l’équipe britannique à droite, l’Italie à gauche. Après le premier empannage, ils se retrouvent au milieu du parcours avec l’équipe britannique clairement en tête. Les deux équipes minimisent les manœuvres et se dirigent vers différentes laylines de la porte sous le vent. L’équipe britannique est clairement en tête et vire intelligemment à la marque tribord avec une avance de 12 secondes. L’Italie se dirige à droite pour la remontée, tandis que l’équipe britannique part initialement à gauche.

L’équipe britannique est toujours clairement en tête lors du premier croisement et ignore la possibilité de couvrir, naviguant jusqu’à la limite droite avant de virer de bord. L’Italie se dirige fortement vers la gauche, vire à nouveau, et au prochain croisement, l’avance de l’équipe britannique atteint 140 mètres. L’équipe britannique vire sur le vent de l’Italie et la force à virer à gauche avant de se diriger vers la layline tribord pour la deuxième porte au vent. L’Italie arrive sur la layline bâbord, mais l’équipe britannique vire à 52 nœuds avec une avance réduite à seulement 9 secondes.

Nouvelles tactiques séparées lors de la deuxième descente et, au premier croisement, l’équipe britannique est toujours en tête, mais c’est très serré (130 mètres). L’équipe britannique ignore l’opportunité de couvrir l’empannage et se dirige vers la layline de la porte sous le vent. L’Italie gagne du terrain à droite lors des approches finales de la porte, mais l’équipe britannique empanne pour virer à la marque droite avec une avance réduite à 7 secondes alors que les Italiens partent à gauche.

Lors de la troisième remontée (5e étape sur 8), l’Italie subit un « splashdown », ayant perdu l'adhérence sur le safran dans le premier quart du parcours vers la gauche, et l’équipe britannique gagne immédiatement 100 mètres alors que l’Italie se rétablit. Les vagues sont désormais importantes et se renforcent. L’équipe britannique se dirige vers la droite du parcours, jouant sur les changements de pression, adoptant un mode près très bas.

Dans les approches finales de la troisième porte au vent, l’équipe britannique opte pour la layline bâbord afin d’abattre à la marque tribord à 51 nœuds, portant son avance à 15 secondes. L’équipe britannique navigue vers la limite gauche (en regardant sous le vent) tandis que l’Italie choisit d’aller initialement à droite. À l’empannage et au croisement, l’équipe britannique mène de plus de 300 mètres alors que les étapes du parcours sont raccourcies à 1,65 mille nautique.

À la dernière porte sous le vent, l’équipe britannique doit descendre profondément sur la layline tribord sur deux planches pour contourner la marque bâbord avec un delta de 18 secondes et se diriger initialement vers la droite (en regardant le parcours). Au premier croisement de cette dernière remontée, l’équipe britannique est clairement en tête au milieu du parcours, mais l’Italie gagne du terrain, réduisant l’avance à 175 mètres. Les deux bateaux sont déphasés et naviguent sur les changements de vent. À la dernière porte au vent, l’équipe britannique abat à la marque bâbord et entame la descente finale avec 13 secondes d’avance, se dirigeant initialement vers la limite droite.

L’équipe britannique empanne pour couvrir l’Italie, qui avait viré à la marque tribord, et est clairement en tête au croisement, avec une avance de plus de 300 mètres. Dans ces conditions, les deux équipes cherchent de l’eau calme pour empanner et minimisent les manœuvres. Un dernier empannage sur la layline bâbord, parfaitement exécuté, permet à l’équipe britannique de franchir la ligne d’arrivée avec un delta de victoire de 23 secondes. La balance penche en faveur de l’équipe britannique.

Course 10

Course sous pression. L’équipe britannique (GBR) entre du côté bâbord avec une mer agitée et effectue une manœuvre habile pour ne pas dépasser la limite de temps de 2 minutes 10 avant de virer pour suivre Luna Rossa vers la limite droite. Luna Rossa empanne tôt et, après quelques actions rapprochées, prend la position au vent en menant vers la ligne. Les deux bateaux ont du temps à tuer et descendent la ligne dans les 5 dernières secondes, l’équipe britannique en position privilégiée à l’extrémité bâbord de la ligne.

L’équipe britannique s’étire initialement et force l’Italie (ITA) à virer avant la limite, lançant une course de vitesse vers la limite droite. Au virement de bord, l’équipe britannique est en tête et impose une couverture serrée sur la proue de l’Italie, qui est forcée de virer à nouveau vers la limite droite. L’équipe britannique ignore la couverture et continue sur tribord, cherchant la pression à gauche. Lorsqu’elle atteint la layline bâbord vers la porte au vent, elle vire à 49 nœuds avec 3 secondes d’avance.

Les deux bateaux se dirigent vers des limites opposées, l’équipe britannique à gauche (en regardant sous le vent) et l’Italie à droite. Après le premier empannage, l’équipe britannique croise clairement en tête, mais de justesse, et se dirige vers la layline tribord pour l’entrée dans la première porte sous le vent. Au passage, l’équipe britannique a augmenté son avance à 11 secondes, tandis que l’Italie prend la marque tribord et se dirige à gauche. L’équipe britannique vire à la limite droite pour croiser avant de protéger la droite en virant sur l’Italie, qui est forcée de virer.

À l’approche de la deuxième porte au vent, l’équipe britannique profite d’un bon changement de vent à droite avec la pression en haut à droite du parcours, et étend son avance pour virer à la marque bâbord avec 12 secondes d’avance. Course très serrée et la deuxième descente repose entièrement sur l’exécution des empannages à partir des limites. Au premier croisement, l’équipe britannique mène avec 250 mètres d’avance, les deux équipes cherchant l’eau plus calme de chaque côté du parcours pour choisir le moment d’empanner. L’équipe britannique survit à une expérience effrayante à l’entrée de la porte sous le vent lorsqu’elle perd son safran à la sortie d’un empannage, réduisant le delta à 10 secondes.

Nous sommes alors dans une véritable course en duel avec des virements de bord incessants sur cette 5e étape sur 8, l’Italie gagnant du terrain et sentant le sang dans l’eau. L’équipe britannique impose une couverture serrée avant de se diriger vers la limite droite, se désengageant et gagnant quelques dizaines de mètres. Elle se dirige vers le centre-gauche pour stabiliser le bateau, tandis que l’Italie part à droite. Tout repose sur le virement à la layline, et l’équipe britannique arrive de la gauche sur la layline bâbord, juste en tête, et effectue le croisement. Elle vire à 51 nœuds, touchant brièvement l’eau, avec l’Italie à seulement 8 secondes derrière. Pression. Pression.

L’équipe britannique empanne sur la limite gauche pour couvrir l’Italie, qui, en tant qu’attaquant sous le vent, empanne la première, les deux bateaux descendant sous le vent sur un empannage tribord avec l’équipe britannique légèrement en tête. Les grosses vagues au milieu du parcours poussent l’équipe britannique à ignorer un empannage vers la gauche de l’Italie, choisissant plutôt sa voie de retour après un empannage précis à la limite droite et sur la layline tribord. L’équipe britannique vire sur deux planches avec 13 secondes d’avance.

L’équipe britannique se dirige vers la droite sur la dernière montée au vent, tandis que l’Italie part à gauche. Au virement, l’équipe britannique est clairement en tête avec plus de 100 mètres d’avance et opte pour une couverture serrée, répétant la dernière étape au vent. L’Italie continue vers la limite gauche à la recherche d’un changement de vent, tandis que l’équipe britannique reste à droite, mais sans succès pour l’Italie, l’avance reste la même pour l’équipe britannique.

L’équipe britannique empanne dans de grosses vagues et vole haut sur la layline tribord pour ramener le bateau à la maison et franchir la ligne avec un delta de victoire de 8 secondes. L’égalité est rompue. INEOS Britannia mène désormais 6-4 et n’est plus qu’à une course de remporter la Louis Vuitton Cup.

6 à 4en faveur des Anglais, rendez-vous le 4 octobre pour la prochaine journée de courses, et peut-être la dernière !

L'équipe
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau
Nathalie Moreau est l’atout voyage et évasion de l’équipe, elle est passionnée de croisières et de destinations nautiques. En charge du planning rédactionnel du site figaronautisme.com et des réseaux sociaux, Nathalie suit de très près l’actualité et rédige chaque jour des news et des articles pour nous dépayser et nous faire rêver aux quatre coins du monde. Avide de découvertes, vous la croiserez sur tous les salons nautiques et de voyages en quête de nouveaux sujets.
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Gilles Chiorri
Associant une formation d’officier C1 de la marine marchande et un MBA d’HEC, Gilles Chiorri a sillonné tous les océans lors de nombreuses courses au large ou records, dont une victoire à la Mini Transat, détenteur du Trophée Jules Verne en 2002 à bord d’Orange, et une 2ème place à La Solitaire du Figaro la même année. Il a ensuite contribué à l’organisation de nombreux évènements, comme la Coupe de l’America, les Extreme Sailing Series et des courses océaniques dont la Route du Rhum et la Solitaire du Figaro (directeur de course), la Volvo Ocean Race (team manager). Sa connaissance du monde maritime et son réseau à l’international lui donnent une bonne compréhension du milieu qui nous passionne.
Il collabore avec les équipes de METEO CONSULT et Figaro Nautisme depuis plus de 20 ans.
Sophie Savant-Ros
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Sophie Savant-Ros
Sophie Savant-Ros, architecte de formation et co-fondatrice de METEO CONSULT est entre autres, directrice de l’édition des « Bloc Marine » et du site Figaronautisme.com.
Sophie est passionnée de photographie, elle ne se déplace jamais sans son appareil photo et privilégie les photos de paysages marins. Elle a publié deux ouvrages consacrés à l’Ile de Porquerolles et photographie les côtes pour enrichir les « Guides Escales » de Figaro Nautisme.
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel
Albert Brel, parallèlement à une carrière au CNRS, s’est toujours intéressé à l’équipement nautique. Depuis de nombreuses années, il collabore à des revues nautiques européennes dans lesquelles il écrit des articles techniques et rend compte des comparatifs effectués sur les divers équipements. De plus, il est l’auteur de nombreux ouvrages spécialisés qui vont de la cartographie électronique aux bateaux d’occasion et qui décrivent non seulement l’évolution des technologies, mais proposent aussi des solutions pour les mettre en application à bord des bateaux.
Jean-Christophe Guillaumin
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Jean-Christophe Guillaumin
Journaliste, photographe et auteur spécialisé dans le nautisme et l’environnement, Jean-Christophe Guillaumin est passionné de voyages et de bateaux. Il a réussi à faire matcher ses passions en découvrant le monde en bateau et en le faisant découvrir à ses lecteurs. De ses nombreuses navigations il a ramené une certitude : les océans offrent un terrain de jeu fabuleux mais aussi très fragile et aujourd’hui en danger. Fort d’une carrière riche en reportages et articles techniques, il a su se distinguer par sa capacité à vulgariser des sujets complexes tout en offrant une expertise pointue. À travers ses contributions régulières à Figaro Nautisme, il éclaire les plaisanciers, amateurs ou aguerris, sur les dernières tendances, innovations technologiques, et défis liés à la navigation. Que ce soit pour analyser les performances d’un voilier, explorer l’histoire ou décortiquer les subtilités de la course au large, il aborde chaque sujet avec le souci du détail et un regard expert.
Charlotte Lacroix
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Charlotte est une véritable globe-trotteuse ! Très jeune, elle a vécu aux quatre coins du monde et a pris goût à la découverte du monde et à l'évasion. Tantôt à pied, en kayak, en paddle, à voile ou à moteur, elle aime partir à la découverte de paradis méconnus. Elle collabore avec Figaro Nautisme au fil de l'eau et de ses coups de cœur.
Max Billac
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Max est tombé dedans quand il était petit ! Il a beaucoup navigué avec ses parents, aussi bien en voilier qu'en bateau moteur le long des côtes européennes mais pas que ! Avec quelques transatlantiques à son actif, il se passionne pour le monde du nautisme sous toutes ses formes. Il aime analyser le monde qui l'entoure et collabore avec Figaro Nautisme régulièrement.
Denis Chabassière
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Naviguant depuis son plus jeune âge que ce soit en croisière, en course, au large, en régate, des deux côtés de l’Atlantique, en Manche comme en Méditerranée, Denis, quittant la radiologie rochelaise en 2017, a effectué avec sa femme à bord de PretAixte leur 42 pieds une circumnavigation par Panama et Cape Town. Il ne lui déplait pas non plus de naviguer dans le temps avec une prédilection pour la marine d’Empire, celle de Trafalgar …
Michel Ulrich
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Après une carrière internationale d’ingénieur, Michel Ulrich navigue maintenant en plaisance sur son TARGA 35+ le long de la côte atlantique. Par ailleurs, il ne rate pas une occasion d’embarquer sur des navires de charge, de travail ou de services maritimes. Il nous fait partager des expériences d’expédition maritime hors du commun.
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