
Figaro Nautisme : Le Tour de Belle-Île est une régate à part. Comment décririez-vous l’ambiance qui règne pendant cet événement ?Yves Le Blevec : Ce qui caractérise le Tour de Belle-Île, c’est qu’il ne se résume pas à une simple compétition. C’est avant tout une expérience partagée, une fête de la voile. Bien sûr, il y a un départ, un parcours et un classement, donc l’aspect sportif est bien là. Mais ce qui prime, c’est la rencontre entre les marins, qu’ils soient amateurs ou professionnels.Il y a une vraie excitation au départ : 400 bateaux alignés sur une même ligne, c’est un spectacle incroyable ! Ensuite, tout au long de la course, on retrouve cette ambiance de partage, que ce soit entre les équipages ou sur l’eau, où tout le monde vit cette aventure ensemble.À terre aussi, l’ambiance est unique. Le village à la Trinité-sur-Mer est un véritable lieu de rencontre et de fête, avec des animations et des moments conviviaux pour les marins et le public.
Figaro Nautisme : Cette diversité des participants, c’est vraiment l’ADN du Tour de Belle-Île. Qu’est-ce que cela apporte à l’événement ?Yves Le Blevec : C’est ce qui fait sa singularité. On estime que plus de la moitié des participants ne font qu’une seule régate par an, et c’est celle-ci. Ils viennent avant tout pour le plaisir de naviguer et de partager un moment unique.Mais à côté de ça, il y a aussi des skippers professionnels sur des bateaux ultra-performants, comme des IMOCA du Vendée Globe ou des Ultimes. Tout le monde prend le même départ, vit la même course, et partage la même passion. Peu d’événements permettent un tel mélange de profils.Et puis, chacun vit la course à son rythme : certains sont là pour la gagne, d’autres pour le plaisir de boucler le parcours. Mais tous partagent le même rêve en s’élançant de la Trinité-sur-Mer.

Figaro Nautisme : Le parcours autour de Belle-Île est magnifique, mais aussi exigeant. Quelles sont ses spécificités ?Yves Le Blevec : Le cadre est exceptionnel : la baie de Quiberon est l’un des plus beaux terrains de jeu pour la navigation en France. Belle-Île, avec ses falaises abruptes et ses eaux parfois capricieuses, ajoute du piment à la course.L’une des spécificités du Tour de Belle-Île, c’est son départ unique, ajusté chaque année en fonction du nombre de bateaux. L’ensemble de la flotte s’élance à 10h précises de la Trinité-sur-Mer, dans un alignement impressionnant.Ensuite, deux parcours sont proposés :• Le grand tour, qui passe au large de Belle-Île, réservé aux bateaux ayant l’armement de sécurité nécessaire.• Un parcours côtier, pour ceux qui ne peuvent pas s’éloigner des côtes. Ce parcours évite le passage au large et permet de rester dans un périmètre plus sécurisé, tout en conservant l’esprit de la course.L’un des grands enjeux pour les skippers, ce sont les courants et les effets de site autour de l’île. Le passage des Poulains, à l’extrémité nord-ouest, est souvent un moment clé avec des choix stratégiques à faire. Et comme toujours en voile, la météo peut tout changer !
Figaro Nautisme : Vous avez participé plusieurs fois à cette course avant d’en devenir le directeur. Qu’est-ce qui vous anime dans cette fonction ?Yves Le Blevec : J’ai toujours aimé cette course. Chaque fois que j’ai pu y participer, je l’ai fait ! C’est une régate qui a vraiment du sens, qui fédère les marins et qui casse les barrières entre amateurs et professionnels.Quand on m’a proposé de devenir directeur de course, je n’ai pas hésité une seconde. En plus, c’est chez moi, alors c’était une évidence. Mon rôle, c’est de garantir que tout se déroule dans les meilleures conditions, en assurant à la fois la sécurité et le bon déroulement de l’épreuve.

Figaro Nautisme : L’organisation d’un tel événement est un défi immense. Que se passe-t-il en coulisses ?Yves Le Blevec : C’est une énorme machine, qu’on prépare un an à l’avance. Dès qu’une édition se termine, on commence déjà à planifier la suivante !La sécurité est une priorité : avec 400 bateaux sur l’eau, il faut anticiper tous les scénarios. Il y a une équipe dédiée, habituée aux grandes courses, qui veille à ce que tout soit bien en place.Il y a aussi toute la logistique à terre :• Le village à la Trinité-sur-Mer, qui est un point central pour les équipages et le public.• Les briefings délocalisés, organisés dans d’autres ports pour permettre à tous les concurrents d’être bien informés avant le départ.• L’accompagnement des inscrits, car certains ne sont pas habitués aux régates et ont besoin de conseils pour bien se préparer.
Figaro Nautisme : Pourquoi le Tour de Belle-Île est-il devenu une référence dans le monde de la voile ?Yves Le Blevec : Parce qu’il est ouvert à tous et porte des valeurs fortes. Il n’y a pas d’autres courses où l’on retrouve un tel mélange de marins, du plaisancier occasionnel au skipper de renom.Et puis, il y a l’aspect spectaculaire. Le départ unique, avec des centaines de bateaux alignés, est une image qui marque les esprits. C’est un moment fort, aussi bien pour les participants que pour ceux qui viennent voir la course depuis la côte.Enfin, c’est une régate où la convivialité est au cœur de tout. Avant, pendant et après la course, les échanges sont nombreux, et c’est ce qui fait que les marins reviennent année après année.

Figaro Nautisme : Un dernier conseil pour ceux qui voudraient participer ?Yves Le Blevec : Inscrivez-vous dès maintenant ! Que vous soyez un régatier aguerri ou un amateur, cette course est faite pour vous. Il suffit d’aimer la mer et d’avoir envie de vivre une expérience unique.Et surtout, profitez du moment : entre la beauté du cadre, l’ambiance et l’émotion du départ, vous allez vivre quelque chose d’inoubliable.
Le Tour de Belle-Île est une course à part, où chacun trouve sa place. Que ce soit pour la performance ou pour le plaisir, cet événement continue d’émerveiller les passionnés de voile. Rendez-vous sur la ligne de départ !
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