H-3 du tour du monde en 80 jours

Les vestes floquées Apivia sont nombreuses dans les bureaux ce matin, afin de préparer le dispositif d’accueil de Charlie Dalin au mieux. Antoine Gautier, directeur du Bureau d’Etudes, s’impatiente. « On prépare les semi-rigides pour l’arrivée de Charlie, on passe notre temps à regarder la cartographie et à faire des routages pour voir comment cette course va se dénouer et on patiente. On est un peu stressé, enfin plutôt tendus et curieux de voir comment ça va se finir. Toute l’équipe est là depuis ce matin et c’est une journée d’attente. On a eu Charlie cette nuit au téléphone, il est à fond, il a conscience que ça va se jouer à une poignée d’heures donc il donne tout et il a arrêté de réfléchir. »
Au milieu des journalistes, les membres des équipes règlent des derniers préparatifs pour les arrivées en mer, puis à terre, de leur marin. En effet, après tant de semaines passées seuls à bord de leur IMOCA, dans des conditions difficiles, avec comme seul réconfort des plats lyophilisés et des barres de céréales, les skippers ont gentiment missionné leurs équipes pour leur préparer leur repas de rêve. Marcus Hutchinson, team manager de Thomas Ruyant Racing, qui venait de raccrocher avec le skipper, nous raconte « On fait une énième vérification du processus logistique de l’arrivée, depuis le moment où il coupe la ligne et le moment où il se retrouvera dans son lit. Je viens de raccrocher avec Thomas là, il a faim. Il est désolé de parler que de ça, mais m’a bien rappelé qu’il fallait absolument qu’on apporte de bonnes choses à bord dès son arrivée et un bon petit-déjeuner avant la salle de presse. »
En effet, les équipes mettent tout en œuvre pour rendre le retour du marin formidable. Nelson Burton, frère de Louis, et membre du team Bureau Vallée 2, nous le confirme. « Le team est en train de s’adapter à toutes les péripéties et contraintes liées à cette arrivée groupée incroyable. On est en train d’adapter notre dispositif pour tout faire pour que Louis soit content et puisse avoir l’arrivée qu’il rêve d’avoir. On se partage donc tous entre des courses de dernière minute, des réunions pour organiser la venue des invités, en fait on est en train de faire tous les préparatifs de dernières minutes habituels en un peu plus rock’n’roll. »
Du côté de l’organisation, les choses se précisent à mesure que l’heure d’arrivée des premiers se rapproche. Organisation du direct télé, de la sécurité et du bon déroulement des opérations, tout le monde est sur le pont. Pierre Hays, adjoint à la direction de course, nous fait part de l’organisation de ce soir. « Au sein de la direction de course, on a deux équipes, une qui partira sur l’eau pour accueillir l’ensemble des concurrents sur la ligne d’arrivée, et une personne qui sera présente au bureau pour assurer la coordination entre les différentes parties prenantes de l’organisation et également pour avoir une écoute et une veille attentive pour l’ensemble des concurrents sur l’eau. Ce final va être unique, ça va être une arrivée groupée pour les premiers concurrents. On travaille depuis un moment pour anticiper l’ensemble des procédures à mettre en place, mais il y aura sans doute une part d’inconnue lorsqu’on sera sur l’eau et on s’adaptera pour faire en sorte que tout se passe bien et que le spectacle soit beau ! »
Et puis, des dizaines de bénévoles sont présents pour que tout soit prêt à temps. Dans ce contexte sanitaire inédit, ils seront peut-être les seuls Sablais à pouvoir être le long du chenal pour accueillir les marins. Ils mesurent leur chance et attendant le feu vert. Jean-Luc, bénévole sur le village, nous explique. « J’ai postulé pour faire partie de la haie d’honneur qui sera à priori de nuit, mais on attend la réponse des responsables associatifs qui ont fait un appel ce matin. En fonction de leur réponse, je pourrai être au bord du chenal pour accueillir les bateaux. Je suis le Vendée Globe depuis longtemps comme spectateur. J’étais à l’arrivée de Titouan Lamazou en 1990 et c’était plein d’émotions, il n’y avait pas de direct comme aujourd’hui, l’information se diffusait dans la ville au fur et à mesure. J’étais au restaurant avec des amis et vers 11h du soir on a couru vers le chenal pour l’accueillir par un mois de mars, c’était une très belle arrivée ! On croise les doigts pour pouvoir être présents ce soir. »