Les îles de Marseille, paradis des plaisanciers et des plongeurs
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Avant-postes stratégiques face à la cité phocéenne, les îles de Marseille, qui ont servi successivement d’abris pour les navigateurs, de poste de surveillance et de défense, d’annexe de port, de zone militaire ou encore de site de quarantaine, forment aujourd’hui un site touristique majeur, où cohabitent baigneurs, plongeurs, pêcheurs et randonneurs. Les îles de Marseille attirent également un grand nombre de plaisanciers. « En pleine saison, il peut y avoir jusqu’à 600 personnes au mouillage. Les archipels du Frioul et de Riou, très fréquentés par les Marseillais, attirent beaucoup de monde car il y est toujours possible de s’abriter dans une crique ou une calanque en cas de Mistral ou de fort vent de Sud-Est, nous explique Benjamin Durand, directeur adjoint du Parc National des Calanques. Par contre, il est interdit aux embarcations à moteur et aux voiliers équipés d’un moteur de mouiller dans certains fonds de calanques, afin de préserver la zone de baignade ». À noter qu’il n’y a pas de mouillage organisé pour la plaisance autour des îles. « En revanche, on trouve des mouillages écologiques qui s’adressent en priorité aux plongeurs mais qui peuvent également être utilisés par d’autres. Ils évitent de dégrader les fonds marins », poursuit-il. Sur l’eau, des éco-gardes viennent à la rencontre des plaisanciers pour leur rappeler les règles à respecter, mais également pour leur présenter la richesse du Parc National, sa diversité et son patrimoine naturel.
Des fonds sous-marins riches et variés
Berceau mondial de la plongée, Marseille attire chaque année de nombreux plongeurs venus du monde entier. Ses îles ne dérogent pas à la règle. En effet, le relief sous-marin, l’orientation et la forme des îles, par rapport au courant et au vent dominant, favorisent une vie sous-marine riche et variée. Autour des îles, les fonds marins constituent une mosaïque de paysages de toute beauté. Il y a plusieurs spots de plongée très renommés autour des archipels du Frioul et de Riou, mais également de l’île du Planier.
L’archipel du Frioul, situé à quelques encablures du Vieux-Port de Marseille, dans le cœur terrestre du Parc National des Calanques, attire les visiteurs pour la richesse de son patrimoine naturel et notamment celle de ses fonds sous-marins, qui se prêtent parfaitement à l’initiation à la plongée. « Les fonds rocheux sont riches et intéressants, avec des tombants couverts de gorgones rouges ou jaunes, souligne Benjamin Durand. Les plongeurs expérimentés trouveront leur bonheur dans le dédale de grottes et de boyaux sous-marins. Mais attention, la plongée dans les grottes est dangereuse, il faut être bien équipé et ne pas plonger seul ». Parmi les plus beaux spots de plongée du Frioul : le Cap Caveau, situé au sud de l’archipel. Accessible aux plongeurs de tous niveaux et bien abrité du Mistral, ce spot se distingue par ses tombants, dont celui de la pointe, situé entre 30 et 47 mètres de profondeur, qui regorge de gorgones bleues. Il n’est pas rare d’y croiser des Saint-Pierre sur sa partie haute. Entre le tombant et la calanque des Cambrettes, poulpes, mérous, murènes et hippocampes s’offrent à la vue des plongeurs. L’épave du Junker 88, réservée aux plongeurs confirmés, l’aile d’avion, située sur la face Est de l’île de Pomèques, qui est ouverte aux débutants, ou encore le Tiboulen du Frioul, situé au Sud-Ouest de l’archipel, valent également le détour.
De son côté, l’archipel de Riou, sauvage et inhabité, jouit d’une renommée nationale et internationale pour la richesse et la qualité de ses fonds sous-marins, auprès des plongeurs comme des amateurs de pêche sous-marine. « Riou est un archipel totalement sauvage, au cœur terrestre du Parc National. L’accès à terre est réglementé. On vient plonger sur la face Sud de l’archipel, de l’Europe entière, mais également au-dessus des rochers impériaux, à la pointe Est de l’île. Par contre, il est interdit de remonter quoique ce soit du fond », nous explique Benjamin Durand.
L’île du Planier, paradis des plongeurs, est quant à elle réputée pour ses tombants et ses épaves, notamment celle du Chaouen, un cargo marocain de 85 mètres de long qui s’est échoué sur le phare du Planier en 1970, accessible dès le niveau 1, ou celle du Dalton, qui a coulé en 1928, et qui apparaît dans le film « Épaves » du Commandant Cousteau. « Je recommande à ceux qui envisagent de venir plonger dans les îles de Marseille de lire 100 belles plongées à Marseille et dans sa région de François Scorsonelli, Didier Boghossian et Hervé Chauvez », conclut-il.