Le canal de Corinthe : pour contourner le Péloponnèse, en Grèce
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Un peu d’histoire
L’idée du canal remonte au VII siècle avant J.C. A cette époque, les deux golfes étaient reliés par un chemin de bois sur lequel on faisait rouler les bateaux posés sur des bers. Par la suite, des tentatives de constructions furent lancées mais vites arrêtées vue l’ampleur des travaux. Le premier projet sérieux fut envisagé en 1829 par Pierre Théodore Virlet d’Aoste, mais jugé trop onéreux. En 1869, le gouvernement grec vote une loi sur son ouverture et nomme deux entrepreneurs français pour en faire la réalisation qui restera toutefois au stade de projet. Il fallut attendre 1880 pour que le gouverneur de la banque nationale de Grèce étudie la possibilité de réaliser le canal. En 1882, une compagnie française fonde la société internationale du canal de Corinthe. Les travaux sont lancés et dureront jusqu’en 1893. Au départ, les travaux devaient durer quatre ans mais de nombreux déboires (faillite de la société, coûts plus élevés que prévu, etc.) ont retardé sa construction. Le premier navire à l’emprunter en janvier 1894 fut un bateau français, le Notre Dame du Salut, d’une longueur de 110 m pour 13 m de large.
L’intérêt d’emprunter le canal de Corinthe
Pour les navires de moins de 8 m de tirant d’eau, le canal d’une longueur de 6343 m et d’une largeur de 24.60 m leur permet d’éviter de contourner la péninsule du Péloponnèse longue de plus de 200 milles. Environ, 11.000 navires l’empruntent chaque année. Pour la circulation routière, deux ponts submersibles l’un à l’ouest (pont Poseidonia) et l’autre à l’Est (pont d’Isthmia) ont été mis en service en 1988. En plus de ces ouvrages, le trafic routier se fait par des ponts conventionnels y compris une autoroute et deux voies de chemin de fer. Mais, ce passage n’est pas gratuit et demande une certaine discipline.
Le passage du canal
Il faut savoir que sur ce canal, les bateaux ne peuvent pas se croiser. La remontée se fait alternativement et est soumise à une autorisation de passage. En arrivant de l’Ouest, suivant l’heure, on peut soit faire des ronds dans l’eau soit aller dans le port de Corinthe s’il est tard. Mais, attention, ce port est petit et souvent plein l’été. Le port de commerce, n’est pas ouvert à la plaisance. Ensuite, de préférence le matin, il faut prendre contact avec les autorités du canal (VHF canal 11). Ils vous demanderont les caractéristiques de votre bateau (nom, longueur, tirant d’eau, etc.) et vous donneront une heure approximative de passage. A partir de là, vous devez vous positionner devant l’entrée du canal en faisant des ronds devant le pont submersible de Poseidonia sans gêner les autres navires qui sont en attente. Lorsque l’on vous indique que vous pouvez entrer dans le canal, il est impératif de suivre le bateau qui est devant vous et de régler votre vitesse sur la sienne (en principe 6 nœuds). A la sortie du canal côté mer Egée, un long quai à tribord vous permet d’accoster et d’aller payer le passage. En effet, le paiement ne se fait que de ce côté. Il faut compter environ 180 euros pour un bateau de 12 m. C’est un ordre de grandeur, les prix peuvent changer d’une année sur l’autre voire d’un jour à l’autre, par exemple, c’est plus cher le dimanche qu’en semaine. A partir de là, vous pouvez faire une route directe sur Athènes. Dans l’autre sens (Est/Ouest), la procédure est la même mais, il faut accoster au quai pour payer le passage.