Santorin, un paradis créé par un enfer

Au sud de cette myriade d’îles, Santorin n’est pas un site archéologique majeur, mais c’est quand même une perle dans la Mer Égée et les Iles Cyclades. L’île principale forme une anse, un croissant, résultat magnifique d’une infernale éruption volcanique qui s’est produite il y a 3600 ans. Les archéologues ont trouvé très peu de traces de victimes de la catastrophe alors que l’île était bien peuplée. L’éruption n’a pas été soudaine. Le volcan a grondé avant l’éruption. La population a eu le temps d’embarquer à bord des bateaux pour fuir la catastrophe annoncée. La panique a été gérée dans l’ordre. Les galères propulsées par des rameurs bien entrainés et motivés, ont quitté la zone à plus de huit nœuds. Il a fallu des siècles et l’invention de la machine à vapeur pour que l’homme se déplace beaucoup plus vite sur l’eau…
Dans la caldeira entourée de ce croissant, on navigue à l’abri de la houle et aussi des vents violents. Des falaises surplombent la plus grande partie de l’île et les quelques ports accrochés à ces roches volcaniques accores sont accessibles sans écueil. Les mouillages sont nombreux et sûrs. Les risques que l’ancre dérape ou reste accrochée sont insignifiants. L’eau est claire et sa température est de 20 degrés dès les premiers beaux jours d’avril et se maintient encore à 23 degrés en octobre. Par endroits, elle est encore plus chaude… Comment ça, plus chaude et pourquoi par endroit ? Le volcan est toujours actif, il faut le savoir. Il est donc surveillé, qu’on se rassure. Mais Ies fonds de la caldeira sous laquelle le volcan n’est qu’assoupi peuvent réchauffer la mer dans certaines zones…
A dos d’âne
En dehors des ruines minoennes de Fira et Akrotiri, Santorin ne présente pas grand intérêt archéologique, car l’éruption volcanique avait tout détruit ou tout englouti. C’est pour la mer et les activités nautiques et balnéaires qu’on apprécie l’île. Il ne faut pas se satisfaire de la plage et de la visite des villages haut perchés et tout blancs. Ces villages de Fira, Oia et Akrotiri sont bondés en été et s’y balader n’est pas toujours une promenade de santé. Les rues sont étroites, abruptes, quasi impraticables si la pluie vient les rendre glissantes. A Fira et à Oia, la solution de confort, très couleur locale en plus, c’est de descendre jusqu’à la mer et de remonter à dos d’âne. C’est très impressionnant, on peut même penser que c’est dangereux, mais en fait c’est un moyen de transport très sûr : les ânes savent où mettre les pieds et ne tombent jamais.
Maintenant, pour mieux voir les villages et se libérer de la foule et du shopping, il convient de prendre la mer et les moyens, c’est-à-dire les bateaux, ne manquent pas.
Voiliers à moteur
Les bateaux, ce sont ceux que les loueurs mettent sur le marché et ceux qu’on appelle les promène-couillons. Eh bien vive les promène-couillons ! En effet, prendre un bateau en location, c’est aussi prendre un risque. On ne se familiarise pas aussi vite avec un bateau qu’avec une auto. Donc, avant de prendre la mer et de diriger un bateau, il faut entendre et comprendre les directives du loueur dans la langue qu’il parle, le grec ou l’anglais, jamais le français, payer la location et surtout avancer la caution qui au moindre accroc vous sera retenue. Tandis que si vous embarquez sur un bateau conduit par un skipper professionnel, vous n’irez peut-être pas où vous voulez, mais les parcours proposés sont les plus intéressants qui soient et vous n’aurez qu’à vous laisser conduire et admirer les paysages sans la responsabilité du chef de bord. La plupart de ces bateaux sont des catamarans à voiles d’un peu plus ou un peu moins de 40 pieds. Mais tous ne naviguent qu’au moteur et pas seulement par pétole ou vent fort, par tous les temps… Ce n’est pas une règle, c’est plutôt un usage. Hisser les voiles, c’est du boulot, c’est un peu plus de contraintes pour les personnes embarquées, alors, sauf demande expresse d’un groupe de voileux, les balades dans la caldeira se font au moteur. On se demande pourquoi les bateaux sont équipés d’un gréement de voiliers… Car c’est beaucoup de poids et donc de consommation de carburant pour rien sinon pour faire joli. Il est vrai que pour attirer le touriste, il faut aussi faire joli…
Avant de partir, pensez à consulter les prévisions sur La Chaîne Météo Voyage et à télécharger l'application mobile gratuite Bloc Marine.