Corse : balades estivales à Centuri
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Centuri était un important port de commerce au XVIIIe siècle, Pascal Paoli y avait même fait établir un chantier naval, sur l'îlot de Capuse (ou Capense). La commune comptait 16 hameaux et son port plusieurs dizaines de commerces, la culture de la vigne et du cédrat prospérait sur les étroites terrasses, comme en mer, déjà, la pêche de la langouste (dès le XVIIe siècle, le crustacé occupa une place prépondérante dans l'économie de l'île). Il n'y a bien qu'elle qui perdure aujourd'hui, certes dans une moindre mesure mais avec les techniques de nasses d'antan, réintroduites il y a quelques années comme outil d'aide à la gestion des peuplements. Jusqu'à la fin de l'été, la langouste rouge (Palinurus elephas) va régaler les gourmets.
Du maquis à la marine
Aujourd'hui, Centuri ne compte plus que huit hameaux et un peu plus de deux cents habitants permanents. Hors saison (d'octobre à début mai), la marine est déserte, ses quelques commerces fermés. La seule effervescence est celle des pêcheurs d'oursins, qui laisse place au printemps à celle des pêcheurs de langoustes et de poissons (qui sont souvent les mêmes !) ; c'est le début de la belle saison, et bientôt l'arrivée des touristes.
Si vous visitez le Cap Corse en voiture, en arrivant de Macinaggio par la D80, ne manquez pas l'arrêt au col de la Serra (365 m), pour rejoindre à pied le moulin Mattei tout proche, restauré par le Conservatoire du littoral ; le site offre un panorama splendide sur la marine de Centuri en contrebas, son îlot, la côte occidentale du Cap Corse, la mer et l'horizon. Arrivé à la marine, il faut prendre le temps de flâner sur le port, boire un verre à la terrasse d'un café en se laissant imprégner par l'ambiance d'un retour de pêche, admirer les pointus amarrés aux quais et les maisons colorées qui les bordent. Le Sentier des douaniers, au nord de la marine, répondra aux envies de promenades le nez au vent face à un panorama grandiose sur la mer. Long de 26 km, il longe le littoral de la pointe du Cap Corse, de Centuri à Macinaggio, sur sa côte orientale (il faut compter huit heures pour un parcours complet).
Pour d'autres idées de balades et visites en terre, les hameaux de Caméra valent le détour. Le village principal de la commune est aussi le plus haut habité, dominé par l'église Saint-Sylvestre (classée au titre des Monuments historiques). Le villlage de Canelle, lui aussi accroché aux flancs de la montagne, est à découvrir. Cette cité médiévale est typique, avec sa voie pavée, sa tour pisane et sa fontaine sur fond de falaise schisteuse. Enfin, un arrêt à Ortinola et Merlacce est aussi conseillé, notamment pour admirer leurs singuliers châteaux.
Balade palmée à l'îlot Capuse
Côté mer, l’ensemble du site au sud de la marine (au pied de l'aire de stationnement) est une grande zone de farniente et de baignade, très appréciée des habitants. C’est aussi un excellent site de snorkeling. Le lieu offre un accès aisé à la mer, ce qui n'est pas si fréquent sur la côte occidentale du Cap. Le large croissant que décrit la quasi presqu’île est à l’abri du vent et des courants. L'été, les plaisanciers aiment mouiller dans cette petite baie dessinée entre Capense et la côte (sauf par Libecciu installé, le vent de sud-ouest) ; le port de pêche est en effet trop exigu pour accueillir la grande plaisance et reste réservé aux artisans pêcheurs et petites embarcations.
Une large part de la zone à explorer en PMT n’excède pas un mètre vingt de fond. Beaucoup de vie circule dans les vingt centimètres d’eau, près des brisants qui relient l’île à la terre, sinon, toute cette vaste piscine qui se transforme en herbiers permet d’observer en toute tranquillité nombre de crustacés, d'animaux juvéniles et de types d’algues et de vie fixée. Pour continuer votre exploration, faites ce qui semble le plus évident à un explorateur à la palme : le tour de l’îlot de Capuse. En partant de la même zone de mise à l’eau, si commode, il faut rejoindre l’extrémité nord de l’îlot. On survole en chemin de très belles mattes, massifs anciens de posidonies formant des canyons et des reliefs. Le fond varie de deux à cinq mètres : sars, mulets, saupes, crénilabres, merles, serrans et céphalopodes peuvent faire partie des surprises les plus courantes. Parvenu à l’extrémité de l’îlot, tout change: place aux belles failles, aux roches enchevêtrées et autres éboulis. Un magnifique décor pour jouer à approcher une faune plus carnassière.
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