Le constructeur naval DCNS a confirmé sa place de champion des exportateurs français de la défense avec un contrat de six corvettes en Malaisie et table sur 5% de croissance en 2012 pour la troisième année consécutive, a confié son PDG Patrick Boissier.
Le chantier naval malaisien Boustead Naval Shipyard a choisi de construire des corvettes conçues par DCNS et lui a confié la définition du système de commande de combat dans deux lettres d'attribution. En Malaisie, "ça a valeur de contrat" même si la commande ferme reste à signer, a expliqué M. Boissier, lors du salon Euronaval qui se tient jusqu'à vendredi au Bourget, au nord de Paris.
"C'est un programme qui va durer dix ans et qui générera un certain nombre de contrats pendant toute sa durée". Les navires seront construits en Malaisie mais "il y a des équipements qui vont venir de France", a-t-il précisé.
Ce programme illustre les succès à l'exportation du constructeur des frégates Fremm et des porte-hélicoptères BPC de type Mistral, détenu à 65% par l'Etat et à 35% par le groupe Thales. Il réalise un tiers de son chiffre d'affaires à l'étranger, qui représente 60% de son carnet de commandes.
La Malaisie a choisi le design du Français contre ceux de l'allemand TKMS et du néerlandais Damen. Pour le système de commande de combat, "le cerveau des systèmes d'armement du navire" (missiles, radars, canons), elle a préféré son offre à celle du français Thales.
Le chiffre d'affaires du groupe a progressé de 5% en 2010 et en 2011 et pour cette année, "nous continuerons à croître au moins autant que l'année dernière", prévoit M. Boissier. Croître et embaucher: "notre effectif augmente tous les ans de 200 à 300 personnes".
Pour DCNS, cette croissance passe par l'exportation, les services et les énergies marines.
"Vous avez un marché international où l'Europe est en train de réduire ses budgets de défense mais où, au contraire, tous les pays du sud-est asiatique, les pays du Moyen-Orient et le Brésil développent leur flotte", poursuit M. Boissier.
C'est notamment pour répondre à cette demande que DCNS a construit sur ses propres fonds un patrouilleur de haute mer, L'Adroit, actuellement "prêté" à la marine française. "Il y a une vingtaine de pays que ça intéresse", estime le PDG.