Le tribunal de commerce de Paris a prononcé la liquidation judiciaire de l'organisateur de croisières parisien NDS Voyages qui affrétait l'un des deux navires bloqués depuis la mi-septembre à Marseille, selon le tribunal.
Le MV Athéna et le Princess Danae, deux navires vieux de plus d'un demi-siècle appartenant à l'armateur portugais Classic International Cruises, sont maintenus à quai en raison de factures de carburant et de salaires impayés.
Affrété par la compagnie belge All Ways et arrivé le 13 septembre à Marseille, le MV Athéna devait appareiller pour une croisière en Méditerranée avant de revenir à Marseille le 25 septembre. Le Princess Danae, habitué des tours du monde, était arrivé deux jours plus tard dans la cité phocéenne. Il était affrété par NDS Voyages, créé en 1958.
"En dehors d'un pli déposé dans la loge de la concierge nous informant de leur cessation de paiement, nous n'avons jamais été contactés par les dirigeants de NDS", a indiqué Raoul Nabet, président de l'Association professionnelle de solidarité du tourisme (APST).
Ils font partie des "dirigeants-voyous", a-t-il ajouté, affirmant qu'ils ont encaissé jusqu'à la veille de leur déclaration de cessation de paiements des versements d'agences de voyages pour des croisières sur le Danae alors qu'"ils annulaient les croisières de leurs clients depuis le 15 septembre".
L'APST a pour mission d'apporter une garantie financière aux opérateurs de voyages afin de protéger le consommateur, notamment en cas de défaillance financière.
"Lundi soir, nous avions reçu 430 réclamations, qui approchaient deux millions d'euros. Nous pensons en avoir un peu plus de 500 au total, soit environ 2.000 personnes concernées, pour 2,75 millions d'euros", a indiqué M. Nabet.
L'APST a réclamé, et obtenu mardi du tribunal de commerce de Marseille, la saisie du Danae. Selon M. Nabet, le navire est déjà maintenu à quai pour des factures de carburant impayées, notamment à Miami (sud-est des Etats-Unis).
"Nous avons bon espoir" de récupérer le montant des indemnisations, a-t-il confié, précisant que les clients lésés devraient être remboursés dans les trois à six mois, lorsque le liquidateur aura transmis à l'association les éléments nécessaires.