Il a pris part à la conquête spatiale, à la crise des missiles de Cuba et à presque tous les conflits impliquant les Etats-Unis : après un demi-siècle à sillonner les mers, le porte-avions américain USS Enterprise, rentre au port. Pour la dernière fois.
Le navire sera officiellement retiré du service lors d'une cérémonie le 1er décembre mais l'adieu aux armes a déjà débuté la semaine passée en pleine mer quand les "gilets rouges", les armuriers du bord, ont acheminé sur le pont quelque 1.500 tonnes de missiles et de bombes emmenés par un incessant ballet d'hélicoptères vers des cargos militaires.
"Le retour à la maison sera sans aucun doute un jour doux-amer", pronostique le capitaine de vaisseau William Hamilton, le pacha du numéro de coque CVN-65.
Long de 342 mètres, déplaçant 95.000 tonneaux, le premier porte-avions au monde à être doté de la propulsion nucléaire occupe une place à part dans l'histoire de la marine américaine.
Huitième navire à avoir été baptisé Enterprise depuis la capture d'un vaisseau britannique par les Continentaux lors de la guerre d'indépendance américaine, le porte-avions a eu les honneurs du cinéma dans Top Gun (1986) ou de séries télévisées comme Star Strek, dont le vaisseau spatial a été baptisé en son honneur.
Entre la pose de la quille en février 1958 et son lancement, seuls deux ans ont été nécessaires pour construire cette base flottante de 3.500 compartiments capable d'accueillir 4.500 marins et aviateurs ainsi que 72 avions et hélicoptères.
D'ici son remplacement en 2015 par l'USS Gerald-Ford, l'US Navy ne pourra compter "que" sur 10 porte-avions.