Le procès dans l'affaire du naufrage du bateau français le Sokalique, éperonné par un cargo turc sous pavillon des îles Kiribati en 2007 -collision qui avait provoqué la mort d'un marin- a débuté à Brest cinq ans après le drame et au terme d'une longue bataille judiciaire.
Dès l'ouverture des débats Me Bertrand Labat, avocat de Mhemet Gomuc, armateur turc du cargo battant pavillon des îles Kiribati, a demandé le renvoi du procès, estimant que "le droit international a été violé".
Il a dénoncé un "forcing de l'Etat français" dans cette affaire, rappelant l'intervention de l'ancien président de la République Nicolas Sarkozy qui avait obtenu l'accord de son homologue des Kiribati pour que l'équipage soit jugé en France et non dans le pays d'immatriculation du cargo, comme le prévoit la convention des Nations unies sur le droit de la mer pour les accidents dans les eaux internationales.
A la barre, Me Labat s'est demandé "quelle contrepartie a été donnée aux îles Kiribati" mais le tribunal, après une brève délibération, a rejeté sa demande de renvoi. En septembre 2010, la Cour de cassation avait déjà rejeté le pourvoi de l'armateur turc qui contestait la compétence des autorités françaises pour juger cette affaire au profit du Kiribati.
Dans la nuit du 16 au 17 août 2007, à 60 milles nautiques (110 km) au nord de l'île d'Ouessant, dans les eaux internationales et alors que les conditions météo sont bonnes, le Sokalique et l'Ocean Jasper entrent en collision.
Bernard Jobard, le patron du caseyeur resté à la barre, meurt noyé, tandis que les six autres marins sont sauvés. Le cargo poursuit sa route.