Quatre Français ont trouvé la mort suite au naufrage de leur catamaran la semaine dernière au large de Saïdia. Un cinquième homme est toujours porté disparu.
C’est l’histoire d’une croisière entre amis qui a tourné au drame. Quatre Français ont trouvé la mort suite au naufrage de leur catamaran, le Love-Love, dans la nuit du 12 au 13 novembre au large de Saïdia (Maroc). Un cinquième homme est toujours porté disparu. L’équipage, qui projetait de traverser l’Atlantique vers le Brésil avait dû retarder son périple du fait de problèmes techniques à bord, et notamment d’une bôme cassée. Privés de voile, les cinq marins avaient décidé de rejoindre Saïdia au moteur où l’essence est moins chère et de faire ensuite du cabotage le long des côtes marocaines avant de passer récupérer un nouvel espar à Gibraltar. « Malgré des prévisions météo qui annonçaient entre 15 et 20 nœuds de vent le 12 novembre dernier, une tempête s’est abattue sur Saïdia alors que le bateau approchait du port pour se mettre à l’abri», explique Sylvie Allemand-Boutet, la fille du propriétaire du bateau, interrogée par Figaro nautisme. Si elle admet que les conditions météorologiques étaient très mauvaises, la famille du propriétaire du bateau estime que les filets de pêche que l’on trouve en grand nombre à l’entrée du port marocain sont à l’origine de l’accident. « Nous avons constaté sur place qu’une corde semblable à celle des filets de pêche utilisés dans la région était enroulée autour de l’hélice tribord du bateau, explique-t-elle. On retrouve des morceaux de ce même filet autour du winch électrique, ce qui nous laisse penser qu’ils ont essayé de s’aider du winch pour détacher le filet du moteur et pouvoir gagner le port », poursuit-elle. Autrement dit, le bateau aurait enroulé son hélice dans ces filets, ce qui a conduit à une panne de moteur, et serait aller s’échouer violemment sur la plage. En colère, la famille du skipper réclame la vérité, d’autant plus que de nombreux marins se plaignent du danger de ces filets, difficiles à localiser en cas de tempête. « Le Préfet a reconnu devant nous que le bateau s’était pris dans un filet de pêche mais ne l’a pas fait de manière officielle, explique Sylvie Allemand-Boutet. Notre assurance a dépêché un expert marocain sur place jeudi dernier. Nous attendons le rapport d’expertise ». La fille du skipper a du mal à récupérer les photos prises juste après le naufrage. « Aujourd’hui, on peut tout imaginer, indique-t-elle d’autant plus que Saïdia est une grosse station balnéaire en pleine expansion qui se passerait bien de mauvaise publicité ». Alors que les qualités de marin de Bernard Allemand sont mises en cause sur de nombreux blogs, sa fille tient à rétablir la vérité. « Beaucoup salissent la mémoire de notre père qui a beaucoup navigué et connaissait très bien la mer. Il avait effectué une transat en tant qu’équipier avant d’en faire une en tant que skipper l’an dernier et partait souvent pour des périples de trois ou quatre mois. Il était également très méticuleux et très prudent », commente Sylvie Allemand-Boutet.