Des phénomènes extrêmes sont survenus partout dans le monde en 2012, en particulier dans l'hémisphère Nord, entraînant de très nombreux records de chaleur, une fonte record de la banquise arctique et des périodes de froid extrême, a indiqué mercredi l'Organisation météorologique mondiale (OMM).
"Le climat évolue sous nos yeux et continuera de le faire à cause des gaz à effet de serre", affirme ainsi le Secrétaire général de l'OMM, Michel Jarraud, dans sa déclaration annuelle sur le climat.
"On souhaite que ces informations soient prises en compte à Doha", où sont réunis depuis lundi (jusqu'au 7 décembre) plus de 190 pays pour le grand rendez-vous climat annuel qui devra décider de l'avenir du protocole de Kyoto et esquisser les bases d'un vaste accord prévu en 2015, auquel participeraient cette fois-ci tous les grands pollueurs de la planète, a-t-il dit, lors d'une conférence de presse.
Signé en 1997, le protocole de Kyoto est le seul traité légalement contraignant fixant des objectifs chiffrés de réduction d'émissions de GES aux pays industrialisés.
"La variabilité naturelle du climat est due à des phénomènes comme El Niño et La Niña", mais ces derniers "ne remettent pas en cause la tendance générale au réchauffement sur le long terme imputable" à l'action humaine, selon M. Jarraud. Si rien n'est fait, a-t-il averti, la probabilité des vagues de chaleur, toujours plus intenses par ailleurs, va augmenter. Les pluies seront aussi plus intenses et fréquentes, tout comme les sécheresses.
Conséquence de ce réchauffement, la banquise de l'Arctique a atteint le 16 septembre son minimum saisonnier - 3,41 millions de km2, soit l'étendue la plus réduite qui ait été constatée depuis le début des observations par satellite, indique l'OMM, confirmant des données publiées en septembre par le Centre national américain de la neige et de la glace (NSIDC).
La superficie de la banquise de l'Arctique a ainsi diminué de 49%, soit près de 3,3 millions de km2 (la superficie de l'Inde), par rapport à la moyenne des minima saisonniers calculée pour la période 1979-2000.
En outre, le bassin de l'Atlantique a connu pour la troisième année consécutive une période des ouragans plus active que la normale, avec 19 tempêtes dont 10 ouragans dont Sandy. "Son impact a été plus important qu'il ne l'aurait été il y a 100 (...) car entre temps le niveau de la mer s'est élevé en moyenne de 20 cm", a expliqué M. Jarraud.
L'année 2012 aura été aussi marquée par des chutes de neige et un froid extrême de fin janvier à mi-février, notamment en Russie et en Europe, avec des températures inférieures allant jusqu'à -50° Celsius. Un froid extrême qui "peut être lié à la fonte de la glace de l'Arctique", a souligné le Secrétaire général de l'OMM.