
À bord de MACIF Santé Prévoyance, un plan Verdier, Sam Goodchild était accompagné de Loïs Berrehar, Guillaume Combescure et Charlotte Yven. L’équipage a bouclé le parcours en six jours, une heure et dix minutes.
« C’était intense, non-stop. On a commencé sans vent et terminé avec trop de vent. C’était exactement ce qu’on avait anticipé : une vraie chevauchée, » a déclaré le skipper britannique à son arrivée. « Je suis fier de finir premier à bord de MACIF Santé Prévoyance, sur ce bateau incroyable, avec cette équipe exceptionnelle. »
Remplaçant de Charlie Dalin - forfait pour raison de santé - à la barre de MACIF Santé Prévoyance sur cette course, Sam Goodchild a pris la tête une première fois avant de s’emparer définitivement du commandement en approchant du Fastnet Rock, à la pointe sud-ouest de l’Irlande. Il ne l’a plus jamais quittée.
Le quatuor de MACIF Santé Prévoyance a franchi la ligne avec deux heures et demie d’avance sur Élodie Bonafous et son équipage à bord d’Association Petits Princes-Quéguiner. Une entrée remarquée pour Elodie Bonafous sur cette épreuve des IMOCA Globe Series, qui courait sur le tout nouveau sistership de MACIF Santé Prévoyance. Elle devance de 46 minutes Holcim-PRB de Nicolas Lunven, qui complète le podium.
À 35 ans, Sam Goodchild, neuvième du dernier Vendée Globe et sacré champion des IMOCA Globe Series en 2023, s’est montré solide tout au long du parcours, menant la flotte le long de la côte ouest de l’Irlande puis autour des Orcades, avant de plonger cap au sud dans la mer du Nord.
« On a vraiment tout eu », confiait-il à l’arrivée. « Dès le premier jour, on a envoyé toutes les voiles qu’on avait à bord. Et sur les trois derniers jours, on n’a pas arrêté : changements de voiles, de conditions, de réglages - tout y est passé. On a eu toute la palette météo sur cette course. C’est incroyable de découvrir à la fois l’équipe et le bateau, et de finir avec une victoire. Juste génial. »
Pour sa première expérience en tant que skipper d’un IMOCA en équipage, Sam Goodchild s’est dit impressionné par les performances du bateau et par la cohésion du groupe. « On est super contents du bateau. Il marche bien, et l’équipe le connaît par cœur. Avec Charlotte, Guillaume et Loïs, on a appris petit à petit à naviguer ensemble. On a réussi à creuser l’écart après les Scilly, et on ne s'est pas arrêté. » Il a également souligné l’intensité de l’effort collectif, expliquant que sur la fin, ils s’étaient organisés en quarts de 15 minutes.
Le Britannique a tenu à saluer Charlie Dalin, et à lui dédier cette victoire. « C’est vrai que prendre la suite de Charlie, vainqueur du Vendée Globe, c’était une grosse pression. Difficile d’être à la hauteur, mais je suis fier d’avoir honoré le travail qu’il a accompli avec cette équipe et ce bateau. Il n’a malheureusement pas pu être des nôtres, mais on a essayé de faire vivre son projet dans le même esprit »
Pour Élodie Bonafous, la Course des Caps est un coup d'éclat. En s’offrant une superbe deuxième place derrière l’équipage de MACIF Santé Prévoyance, la navigatrice de 29 ans affirme clairement ses ambitions parmi les ténors de la Classe IMOCA dans les années à venir.

Aux côtés de deux figures emblématiques de la course au large, Yann Eliès et Pascal Bidégorry, ainsi que du jeune Gaston Morvan, Elodie Bonafous, ex-Figariste, a tenu tête à Sam Goodchild tout au long d’un parcours exigeant, aussi technique que stratégique. À l’arrivée, son émotion était palpable : « Pendant la course, j’ai commencé à me dire qu’un podium était possible », raconte-t-elle. « Et même en milieu de parcours, j’ai eu envie de pleurer. Je me disais : 'C’est trop cool, on fait une super course.’ Alors j’ai essayé de rester calme, car tout pouvait encore basculer. »
La dernière nuit de course a donné lieu à un mano a mano intense avec l’équipage de Holcim-PRB, mené par Nicolas Lunven, alors que les deux IMOCA naviguaient au près le long des côtes anglaises, à l’ouest de Douvres. « Ce matin, on était épuisés par la bagarre avec Holcim-PRB de cette nuit. Nos cerveaux ne fonctionnaient plus. Et là, en arrivant, en voyant la foule, tout le monde autour... je réalise : c’est dingue. C’est génial pour ce projet tout neuf, pour l’équipe, pour l’équipage... Je suis juste très, très heureuse. »
Elodie Bonafous et son équipage ont mis à profit chaque étape du parcours pour tester, affiner, comprendre. « À chaque bord, on se remettait en question... On a constamment testé de nouveaux réglages, tenté des choses différentes. On a bien communiqué à bord, et au final, on a énormément appris. J’ai l’impression d’avoir beaucoup progressé avec le bateau - en performance, en technique, même sur la réparation », expliquait-elle à l’arrivée.
Juste derrière, Nicolas Lunven complète le podium malgré une fin de course délicate, marquée par une avarie de bout-dehors de Holcim-PRB. Un contretemps qui ne l’a pas empêché de tirer un bilan positif de cette Course des Caps, précieuse en vue de The Ocean Race Europe, son prochain grand rendez-vous.

« Ça a été une superbe bagarre avec les autres bateaux. Chapeau à toutes les équipes. On s’est vraiment bien amusés et on pense avoir navigué proprement. On est contents de ce qu’on a montré. C’était une très belle course, un super parcours, des paysages incroyables et des conditions très variées : on a coché toutes les cases », a-t-il confié.
Il a notamment souligné la folle remontée au reaching le long de la côte ouest de l’Irlande, où Holcim-PRB a filé à pleine vitesse sur une mer plate. Il salue également la richesse de l’expérience en équipage, aux côtés de la Néerlandaise Annemieke Bes, du Français Franck Cammas et du Britannique Alan Roberts.
« Ce format de course est génial en équipage », résume Lunven. « Quand on s’élance sur un parcours comme celui-là, on sait que ça ne sera pas une balade de santé - et là, on a vraiment tout eu. Beaucoup de manœuvres, du contact avec les autres bateaux... On a beaucoup appris sur les réglages et la vitesse. »