Quelque 300 dockers portugais et européens ont manifesté jeudi à Lisbonne, devant le Parlement, afin de protester contre une réforme du travail portuaire au Portugal que les députés ont voté en début de soirée.
«Contre le chômage et la précarité: dockers en lutte pour le droit au travail», clamait une banderole brandie par les protestataires, qui ont usé de pétards et fumigènes au cours de cette manifestation bruyante mais sans incident, à laquelle ont participé environ une centaine de dockers venus notamment de France, d'Espagne, de Belgique ou du Danemark.
Les travailleurs des ports portugais de Lisbonne, Setubal (sud), Figueira da Foz (centre) et Aveiro (nord) sont en grève partielle depuis la mi-août, refusant de faire des heures supplémentaires.
Une partie du trafic de marchandises a depuis été détournée vers les ports de Leixoes (nord) et Sines (sud) pour réduire l'impact du mouvement social des dockers qui, selon les estimations du gouvernement, coûte à l'économie portugaise environ 400 millions d'euros par mois.
«Les ports sont un secteur clé pour rendre l'économie portugaise plus compétitive», a déclaré le ministre de l'Economie, Alvaro Santos Pereira, au cours du débat parlementaire, tout en se disant prêt à introduire des amendements à la proposition votée jeudi en première lecture.
«Avec cette loi, une partie de nos postes de travail seront supprimés au profit de travailleurs précaires, privés des conditions de travail actuelles», a toutefois affirmé José Gaspar, du Syndicat des dockers de Lisbonne.
En solidarité avec les dockers portugais, les syndicats affiliés au Conseil international des travailleurs portuaires (IDC) ont appelé à un arrêt de travail de deux heures. En France, ce débrayage devait toucher 80% de l'activité portuaire, selon la Fédération nationale des ports et docks CGT.
Le mouvement des dockers a pesé sur les exportations, entraînant une baisse des exportations au mois de septembre, alors que le pays, sous assistance financière internationale, dépend des marchés extérieurs pour freiner la récession de son économie.
Le Parlement portugais a approuvé mardi un budget d'une rigueur sans précédent pour l'an prochain afin de réduire ses déficits et respecter les engagements pris par le gouvernement auprès de ses créanciers, l'Union européenne et le Fonds monétaire international.