La sélection génétique des huîtres creuses est l'une des solutions envisagées face à la surmortalité, un travail de longue haleine mené depuis 2009 par un laboratoire vendéen sur l'île de Noirmoutier et financé par les producteurs de naissains (petites huîtres).
«Les premiers résultats sont encourageants, on s'est tous mis la pression, il y avait urgence», a expliqué Stéphane Angeri, qui chapeaute le laboratoire SFC (Sélection française conchylicole), créé en 2009 par quatre écloseurs (producteurs de naissains) français, normalement concurrents.
La Satmar, France Turbo, Sodabo et Vendée naissain, dont M. Angeri est le gérant, se sont ainsi associés pour créer la SFC et tenter de trouver une solution.
Leur objectif est de sélectionner les familles d'huîtres creuses (Crassostrea gigas) résistantes au fléau qui touche le parc français depuis 2008 et de parvenir à une variété optimale, tout en préservant la biodiversité, donc avec un maximum de familles d'huîtres très résistantes.
Des tests avec les premières familles résistantes ont été réalisés sur les étés 2011 et 2012, avec un mieux de 10 à 25%: certaines familles sont mortes à 95%, mais d'autres ont résisté à 60%.
«Les premiers résultats nous font dire qu'il faut continuer à créer davantage de familles pour vraiment commencer à réaliser les générations suivantes», note Stéphane Angeri.
Le but est d'obtenir désormais la famille 1 de référence, à partir notamment des familles «élite» déjà sélectionnées qui ont été croisées cette année.
Mais cette sélection génétique par famille est longue, et si au départ le laboratoire pensait pouvoir toucher au but en 2014/2015, «ce sera plutôt 2015/2016», note-t-il.
«C'est un travail de longue haleine» mais Stéphane Angeri en est convaincu, pour endiguer la surmortalité, «la solution c'est la sélection génétique, tout converge dans le bon sens».